Pont Régemortes de Moulins dans l'Allier

Patrimoine classé Patrimoine urbain Pont

Pont Régemortes de Moulins

  • Pont Régemortes
  • 03000 Moulins
Pont Régemortes de Moulins
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Crédit photo : User:Otourly - Sous licence Creative Commons
Propriété de l'Etat

Période

XVIIIe siècle

Patrimoine classé

Pont et parcelles non cadastrées de forme triangulaire situées de part et d'autre du pont à l'extrémité Est sur la rive droite et parcelles A. 90 et K. 112, 113 sur la rive gauche (cad. A 90 ; K 112, 113) : inscription par arrêté du 17 juillet 1946

Origine et histoire du Pont Régemortes

Le pont de Régemortes, pont en pierre franchissant l'Allier à Moulins, porte le nom de l'ingénieur Louis de Régemortes, arrivé en 1750 pour concevoir et construire l'ouvrage achevé en 1763. Chargé d'un projet destiné à remplacer le pont dessiné par Mansart et emporté par la crue de 1710, Régemortes, fort de son expérience sur la Loire, identifia la mobilité et l'épaisseur des sables sous les fondations comme causes majeures des effondrements, les pilotis ne pouvant atteindre la roche dure. Son projet, approuvé en 1753, introduisait deux innovations : un radier général apportant une rigidité artificielle et une large ouverture de 253 mètres pour le passage des eaux, contre 113 mètres prévus par Mansart. Les travaux, menés de 1753 à 1763, impliquèrent la démolition du quartier de la Madeleine rive gauche et la réalisation d'une risberme protégée par un mur, formant la première partie du radier sur 1,65 m de profondeur et 34 m de largeur. Une première moitié du pont fut édifiée entre 1753 et 1759 sur la rive gauche, puis une digue légère permit d'orienter le débit pour construire le radier et la seconde moitié côté rive droite ; les déblais servis à construire des digues protégeant la ville des crues. L'ouvrage mesure alors environ 300 mètres entre nus de culées, comportant treize arches de 19,5 mètres ; il présentait un tablier horizontal et droit avec une chaussée de 7,78 m, deux trottoirs de 2,30 m et un parapet de 72 cm. Régemortes publia en 1771 un ouvrage illustré décrivant la construction et les techniques employées. Le pont résista aux crues, y compris celles de 1790 et 1866, et servit de modèle pour le pont de Loire à Nevers et le pont-canal du Guétin. Jusqu'à l'ouverture du pont ferroviaire en amont en 1859, il resta le seul franchissement de l'Allier à Moulins et dans ses environs. Durant la Seconde Guerre mondiale, le colonel d'Humières, chargé de la défense du secteur, fit miner la cinquième arche en partant de la rive gauche avec six tonnes de nitrite et fit sauter l'arche le 18 juin à 14 h 10 pour gêner l'avance allemande, causant la destruction de nombreuses vitres de la ville dont celles de la salle du conseil municipal. Une passerelle en bois fut rapidement installée et l'arche numéro 9 fut reconstruite en béton et blocs de pierre quelques mois plus tard, fin 1940, par les ingénieurs TPE Marme et Gervois. Pendant l'Occupation, la rivière marquait la ligne de démarcation entre zone occupée et zone libre ; le pont fut alors un point de passage soumis à laisser-passer et contrôles militaires, douaniers et gendarmes, tandis que les traversées clandestines restaient l'alternative pour ceux sans autorisation. Après-guerre, le pont fut inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du 17 juillet 1946. L'exploitation de gravières entraîna un abaissement du lit de l'Allier et fragilisa le radier ; pour le renforcer, on créa un seuil d'enrochement et on procéda à des injections de béton. La vue depuis l'entrée du pont en arrivant depuis l'ouest, côté rive gauche, offre un alignement remarquable de quatre flèches résultant des doubles clochers symétriques de la cathédrale de Moulins et de l'église du Sacré-Cœur, l'effet de perspective rendant ces flèches perceptiblement de même hauteur malgré la différence d'altitude. Pour désengorger le pont, qui supportait plus de 22 000 véhicules par jour, le conseil départemental de l'Allier, la communauté d'agglomération Moulins Communauté et la ville de Moulins ont réalisé un nouveau franchissement de l'Allier en aval ; ce pont, inauguré le 18 novembre 2023, a été ouvert à la circulation le 20 novembre.

Liens externes