Pont romain sur la Brague dit Pont du Bourget dans les Alpes-Maritimes

Pont romain sur la Brague dit Pont du Bourget

  • 06600 Antibes
Propriété de la commune

Patrimoine classé

Pont romain sur la Brague dit Pont du Bourget : inscription par arrêté du 9 septembre 1935

Origine et histoire

Le pont du Bourget, également appelé pont romain sur la Brague ou pont du Moulin du Roy, enjambe la Brague à Antibes, dans le quartier autrefois nommé du Bourguet au XVIIe siècle. Malgré son appellation, il n'a pas d'origine romaine. Le cours fluctuant de la Brague et des fondations peu profondes entraînaient des emportements par affouillement lors des crues, obligeant les autorités provençales à organiser plusieurs reconstructions. Les travaux étaient décidés par l'assemblée des communautés de Provence et financés par les communautés de la viguerie. En 1645, l'assemblée décida de reconstruire le pont 75 cannes en amont, sous la forme d'une seule arche de 20 mètres, avec des fondations descendues de 2 cannes protégées par batardeaux ; l'ouvrage fut adjugé le 1er août 1646. Des maçons de Cannes et d'Antibes travaillèrent en 1647, mais le pont s'effondra lors du décintrement en octobre ; le contrôleur pour le roi attribua ensuite l'effondrement aux artisans. Un procès-verbal de juillet 1648 mit en garde contre la répétition du risque si l'on continuait avec les mêmes prescriptions, puis on opta pour un pont à deux arches de 5 cannes d'ouverture, avec une pile centrale de 5 cannes de long sur 2 de largeur munie de deux becs. Les travaux entrepris au printemps 1649 connurent de nouveaux problèmes : une inspection du 26 mai 1653 signala de violents remous, les travaux n'étaient pas achevés en 1654 et une crue emporta de nouveau l'ouvrage. En octobre 1657, l'assemblée décida d'envoyer un expert pour proposer un nouvel emplacement ; la commission réunie le 10 septembre 1658, avec notamment Pierre de Bonnefons, jugea le site trop proche de la mer et recommanda de déplacer le pont de 400 cannes vers l'amont, au Pas de Bourgie près du Moulin du Roy. L'adjudication pour ce nouvel emplacement eut lieu en décembre 1665 et les travaux commencèrent en août 1666 : on réutilisa les pierres du pont effondré et l'ouvrage fut réalisé par l'entrepreneur Pierre Roubert et le maçon André Court. Ce pont, bien qu'il impose un détour et présente un dos d'âne marqué qui le rend peu carrossable, a résisté jusqu'à aujourd'hui. En 1719, un autre pont fut adjugé plus près de l'embouchure sous la grande route d'Antibes à Nice ; il montra des défauts dès 1722 puis s'effondra lors d'une crue en 1790. Une lettre de 1773 signale que le pont était en mauvais état. L'édifice a été inscrit au titre des monuments historiques le 9 septembre 1935. Sa longueur est de 25 m, la chaussée mesure 3,00 m de largeur et l'ouverture de l'arche sur la Brague est de 15,00 m.

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