Origine et histoire du Pont romain
Le pont dit « Pont romain » franchit la Nivelle à Ascain, dans les Pyrénées-Atlantiques, et est orienté nord-sud. Il mesure environ quarante mètres et est précédé et suivi d'une voie pavée dite « voie romaine ». L'ouvrage est composé de trois arches en plein cintre d'ouvertures et de hauteurs inégales, appareillées en pierre. La pile centrale, la plus massive (environ 5 m de haut), porte des éperons en amont et en aval ; l'éperon amont est plus saillant pour mieux résister au courant. À la base de cette pile se trouve, en saillie sur la pierre, une tête d'homme sculptée qui fut longtemps submergée. Des longerons de bois pouvaient être encastrés entre les piles et les arches afin de bloquer la circulation fluviale. Les accès au pont sont en entonnoir, le tablier étant plus étroit que la voie d'approche, et présentent au niveau de la pile maîtresse deux refuges pour les piétons. Le pont pouvait également faire office de barrage et semble s'inscrire dans un ensemble comprenant un moulin et son canal d'alimentation. Les marées se font sentir jusqu'au niveau du pont, sans atteindre l'amont. Sa datation est discutée : il est réputé construit vers 450, mais une édification aux XVIe ou XVIIe siècles a été évoquée, l'appellation « romain » étant parfois attribuée à des ouvrages plus récents prolongeant une voie antique. L'ouvrage a joué un rôle lors de la retraite du général Soult et pendant la bataille de la Nivelle ; la première arche fut rompue le 10 novembre 1813 pour empêcher le passage de l'artillerie de Wellington. Le pont a été inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du 19 mai 1925. Fragilisée par des inondations, la pile centrale, déjà affectée par la crue du 26 août 1983, s'est effondrée lors de la crue de décembre 1994 et a été reconstruite par la suite.