Origine et histoire du Pont Saint-Thomas
Le pont Saint-Thomas (Thomasbruck en alsacien) est un pont métallique en fonte, encore utilisé, qui enjambe l'Ill dans le quartier du Finkwiller à Strasbourg. Construit en 1841 par les frères de Dietrich de Reichshoffen sous la direction de Nicolas Cadiat, il a été réalisé d'après les plans de l'ingénieur Antoine-Rémy Polonceau, auteur du système Polonceau breveté en 1835 ; la première application de ce système fut le pont du Carrousel à Paris, démoli en 1935. Il figure parmi les plus anciens ponts métalliques antérieurs à 1850 conservés en France. Le pont s'inscrit dans l'axe de la rue Martin-Luther, qui y conduit depuis la place Saint-Thomas, et relie sur l'autre rive le quai Finkwiller et le quai Charles-Frey. L'existence d'un ouvrage à cet emplacement est attestée dès 1197. Après la Révolution il porta le nom de « pont de la République » en 1794, puis reprit l'appellation « pont Saint-Thomas » en 1813 ; il retrouva son nom allemand pendant les deux guerres et son nom français en 1918 puis en 1945. L'édifice, reconstruit dans sa forme actuelle en 1841, a été classé au titre des monuments historiques en 1995. Architectoniquement, il comporte une seule arche, ce qui a permis de supprimer les piles et de réduire ainsi le lit de la rivière à cet endroit. L'arc repose sur quatre arcs en fonte creux qui prennent appui sur deux culées en maçonnerie, très épaisses et fondées sur du béton ; ces arcs sont reliés au tablier par des anneaux de diamètre décroissant. Les arcs sont constitués de portions de demi-cylindres de section ovale, boulonnées entre elles de manière que les joints de deux demi-cylindres se trouvent toujours au milieu du demi-cylindre opposé.