Origine et histoire du Pont du Diable
Le pont sur l'Hérault, dit Pont du Diable, est un ouvrage d'architecture romane franchissant l'Hérault entre les communes d'Aniane et de Saint-Jean-de-Fos, à la sortie des gorges et dans un secteur très fréquenté pour la baignade. Avec plus d'un millénaire d'existence, il attire de nombreux visiteurs chaque été. Les datations varient selon les sources : le cartulaire de Gellone situe la construction entre 1025 et 1031 à la suite d'un accord entre l'abbé d'Aniane et l'abbé de Gellone, d'autres travaux évoquent une réalisation en 873, et Victor Mortet a publié un acte dont il propose la datation entre 1036 et 1048. L'acte publié précise que chaque abbaye devait bâtir la moitié du pont, qu'il ne devait être ni fortifié ni surmonté d'une église, et qu'aucun droit de passage ne devait y être perçu. La légende rapportée dans la seconde rédaction du Moniage Guillaume attribue, à tort, la construction à Guillaume d'Orange et raconte l'intervention du diable, à l'origine du nom populaire « Pont du Diable ». L'édifice est inscrit et protégé au titre des monuments historiques depuis le 5 avril 1935 et figure, depuis 1998, sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco au titre des chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle en France. Le pont comporte deux arches et deux ouïes ; il a été élargi à la fin du XVIIIe siècle. Le site est toutefois fréquenté par des pratiquants qui se jettent occasionnellement depuis le pont ou ses abords, provoquant chaque année environ une dizaine d'accidents malgré des arrêtés municipaux et des panneaux multilingues interdisant ces pratiques. En 2008, un poste de secours a été implanté pour assurer la surveillance du lieu et prodiguer les premiers soins. À proximité se trouvent le pont dit « de la route de Saint-Guilhem » ou « pont neuf », les grottes de Clamouse et le village médiéval de Saint-Guilhem-le-Désert avec son abbaye de Gellone. Le site est souvent présenté visuellement depuis le pont neuf, depuis la plage, en hiver comme en été, ainsi qu'au niveau du poste de secours.