Origine et histoire du Pont sur la Truyère
Le pont sur la Truyère se situe à Entraygues-sur-Truyère, dans le nord de l'Aveyron, et constitue le dernier ouvrage franchissant la Truyère avant sa confluence avec le Lot. Il est protégé au titre des monuments historiques. Cet édifice médiéval est l'un des rares ponts de ce type à avoir survécu en Aveyron. Anciennement emprunté par la route nationale 120 (déclassée en départementale 920) reliant Entraygues à Aurillac, il est aujourd'hui réservé aux circulations douces ; la route principale passe désormais par le barrage de Cambeyrac, 750 m en amont. Les descriptions varient : l'ouvrage a été présenté comme un pont de cinq arches, mais il comporte aujourd'hui quatre travées dont les ouvertures, de la rive gauche à la rive droite, mesurent 15,33 m, 16,75 m, 14,20 m et 12,70 m. La largeur de la chaussée est de 3,55 m. Les arches sont à double rouleau. Les piles sont munies de becs, l'amont étant protégé par des avant-becs triangulaires et l'aval par des arrière-becs rectangulaires. Ces becs remontent jusqu'au parapet et forment, au niveau de la chaussée, des espaces de sécurité pour les piétons. Les sources divergent sur la chronologie de l'ouvrage : certaines le situent au milieu du XIIIe siècle. En 1269, l'archevêque de Bourges Jean de Sully accorda des indulgences pendant trois ans aux donateurs destinés à la construction du pont. A. Ginisty signale la présence, sur la pile centrale, d'un écu accompagné de la date 1237 ou 1257. Des actes font état de l'utilisation du pont et de droits de péage dès 1278. D'autres sources indiquent toutefois une mise en service en 1340. Selon Ginisty, le pont portait autrefois trois tours, peut-être édifiées au même moment que l'ouvrage. En 1388, le comte d'Armagnac fit « couper le pont » pour empêcher le passage des routiers ; il n'est pas certain si cette action visait le pont sur la Truyère, celui sur le Lot, ou les deux. Des réparations sont signalées en 1524, puis une restauration en 1680. Le pont a été classé au titre des monuments historiques le 16 septembre 1927. Une restauration complète a été menée entre 2017 et 2019, entraînant la suppression définitive de la circulation routière. L'ouvrage est désormais éclairé la nuit pour le rendre visible.