Origine et histoire
Courtépée rapporte que la levée traversée par la route attribuée à la reine Brunehaut mesurait 800 toises, était pavée et percée de quatorze ponts, dont cinq grands destinés à l'écoulement du Serein et de ses affluents. Ce passage, reliant Avallon à Montbard, permit d'épargner trois lieues et une couchée aux déplacements. Dans un état de délabrement pitoyable, il privait Montréal — autrefois dépôt de feuillettes et de mairain — de toute communication, même pour la conduite du bétail dans les prairies, et, lorsque les eaux montaient, laissait les hameaux voisins sans secours spirituels ni temporels. Courtépée ajoute que plusieurs paysans furent ensevelis par les eaux en tentant de franchir ce « pas redoutable », si bien que la population de Montréal et des villages alentours s'adressa aux Elus de la Province. Ces autorités firent reconstruire à neuf, en 1727, les trois grandes arcades du pont, puis, vingt ans plus tard, firent établir deux autres ponts qui, alignés sur la chaussée de Montréal, semblaient annoncer son rétablissement imminent. Les États de 1745 décidèrent même que la route d'Avallon à Montbard passerait par Montréal, mais le projet ne fut pas exécuté. Le pont a été restauré et en partie reconstruit au début du XIXe siècle.