Origine et histoire du Pont
Le pont-colombier de Veyrac, situé à la sortie sud-est du village, avant le cimetière et à quelques mètres de la route, combine les fonctions de pont et de colombier. Bâti en pierre, il présente un plan rectangulaire et un toit à quatre pans, presque plat, couvert de tuiles courbes. La travée franchit le Glanet au moyen de cinq petits arcs en plein cintre dont les clés saillantes reposent sur un radier incliné. Les piles sont flanquées, de chaque côté, de poivrières surmontées d'une boule ; de petites fenêtres et deux ouvertures supérieures éclairent l'intérieur. Des bandeaux de pierres clivées surmontent ces ouvertures et une corniche saillante protège les cellules du colombier contre les rongeurs. Les cellules en bois initiales ont disparu ; à l'époque, la seule issue ouverte en permanence était la piste d'envol située au-dessus de la moulure. Le pont-colombier est probablement construit au XVIIe siècle par Jean de Londeix, sieur de la Puytignon, qui acquit le manoir de Veyrac en 1626. À l'origine il formait un pendant symétrique avec un second colombier servant également de pont, aujourd'hui détruit ; ce deuxième pigeonnier fut emporté par une inondation, dont deux pierres ont été réemployées dans l'élévation ouest du logis actuel. Le site comprend aussi un château bâti pour Jean de Veyrac, évêque de Limoges, en 1198, et le pigeonnier-pont est mentionné dans un acte de 1770. Le logis actuel, aménagé au milieu du XVIIIe siècle dans une partie des écuries (linteau de porte daté 1789), succède à l'ancien logis seigneurial détruit à la Révolution ; les douves ont été comblées et le parc aménagé sur l'emplacement de l'ancienne cour et basse-cour, tandis que subsiste le donjon de plan octogonal. Présenté comme un exemple rare de pont associé à un colombier, le pont-colombier est classé parmi les ponts bâtis et a été inscrit au titre des monuments historiques le 12 octobre 1973.