Origine et histoire du Pont Vieux
Le Vieux pont sur l'Agout à Brassac enjambe l'Agout et met face à face les châteaux de Brassac de Belfortès (rive gauche) et de Brassac de Castelnau (rive droite). Sa construction remonte au XIIe ou au XIIIe siècle ; il est bâti en schiste et granite selon le type médiéval dit « à dos d'âne » à arches en arc brisé. L'ouvrage comporte quatre travées : deux grandes arches ogivales centrales sur la rivière, encadrées par deux petites arches en plein cintre sur les rives. Trois piles épaisses rythment le pont ; elles débordent d'environ un mètre à l'extérieur jusqu'au niveau du parapet, formant des refuges pour les piétons. La pile centrale est précédée en amont d'un avant-bec triangulaire effilé. La longueur totale est de 52 m ; les ouvertures des arcs mesurent 3,95 m, 13,77 m, 13,20 m et 3,60 m. Les piles de rive ont une épaisseur de 5,75 m et 5,90 m, tandis que la pile centrale présente une épaisseur de 3 m. Un dessin de 1770 conservé aux archives départementales du Tarn montre que le pont a été remanié : le parapet y apparaît plus élevé et la pile de rive gauche était alors surmontée d'un petit édifice, peut‑être poste de garde ou octroi. Au XIXe siècle le pont fut doublé par un ouvrage neuf construit en 1839-1840, 65 mètres en aval, et le Vieux pont fut désaffecté en 1840. Des pitons de fer furent scellés en 1856 pour y fixer des barres destinées au séchage des draps issus d'une teinturerie installée sur la rive droite. En 1861 le Pont Neuf fut emporté par une crue ; le Vieux pont résista et fut provisoirement remis en service, puis modifié pour élargir temporairement la chaussée en posant un tablier en bois reposant sur des poutres appuyées sur des corbeaux de pierre. Lors de la restauration de 1867, le pont retrouva son aspect initial : des corbeaux en pierre furent toutefois placés le long du parapet pour soutenir un garde-corps en bois et des anneaux de fer destinés aux tringles de foulon sont également signalés à cette époque. Le Vieux pont a été repavé en 1892, restauré en 1957 et a fait l'objet d'interventions récentes, mentionnées en 2019. Classé au titre des monuments historiques le 11 janvier 1990, il témoigne des techniques de construction médiévales et de l'histoire locale, notamment de la séparation de la ville en deux quartiers lors des guerres de religion. Les refuges permettent aux piétons de laisser passer les véhicules hippomobiles : la largeur libre du tablier est de 2,25 m pour une largeur totale de 3,05 m.