Portail du Prieuré Saint-Lô à Rouen en Seine-Maritime

Patrimoine classé Patrimoine religieux Prieuré

Portail du Prieuré Saint-Lô à Rouen

  • Rue Saint-Lô
  • 76000 Rouen
Portail du Prieuré Saint-Lô à Rouen
Portail du Prieuré Saint-Lô à Rouen
Portail du Prieuré Saint-Lô à Rouen
Crédit photo : Giogo - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Patrimoine classé

Portail : inscription par arrêté du 13 juillet 1926

Origine et histoire du Portail du Prieuré

L'ancien prieuré Saint-Lô se situe au cœur de la vieille ville de Rouen, à l'emplacement actuel du lycée Camille-Saint-Saëns ; son portail est inscrit au titre des monuments historiques depuis le 13 juillet 1926. Selon la légende, saint Mellon aurait fondé une église sur l'emplacement d'un temple gallo-romain dédié à Roth ; les fouilles de 1966 puis de 1991‑1993 ont montré que l'édifice a été établi sur les thermes antiques de la ville. Une première église, dédiée à saint Sauveur et à la Trinité, fut cédée en 913 par Rollon aux chanoines de la cathédrale de Coutances et entra ainsi dans l'« exemption de Coutances ». Après les invasions normandes, l'évêché s'y réfugia avec les reliques de saint Lô et de saint Romphaire et l'église devint la cathédrale Saint-Lô jusqu'au retour de l'évêque à Coutances en 1050. En 1143‑1144 la collégiale fut érigée en prieuré de chanoines réguliers par l'évêque Algare ; dans la seconde moitié du Xe siècle Hugues de Coutances avait déjà procédé à des agrandissements et les fondations de la « tour de Coutances », retrouvées en 1993, semblent dater de cette période. L'église était partagée entre le chœur du prieuré et la nef paroissiale ; dès le début du XIVe siècle des conflits opposèrent religieuses et paroissiens, puis la tour fut foudroyée en 1316 causant d'importants dégâts. En 1344 un mur sépara définitivement les deux espaces, et en 1346 le prieur Guillaume Le Bourg lança la construction d'une nouvelle église ; la tour fut reconstruite en 1362. Après le siège de 1418‑1419 l'ensemble conventuel et l'église risquèrent l'effondrement ; l'édifice fut reconstruit au milieu du XVe siècle et consacré par l'archevêque‑cardinal Guillaume d'Estouteville en 1455, puis agrandi en 1483 et de nouveau consacré en 1533. En 1562 les Huguenots pillèrent et brûlèrent le prieuré. Le logis prieural abrita entre 1580 et 1591 la première Chambre des comptes de Normandie, instituée par le roi Henri III. Au début du XVIIe siècle le prieuré était menacé de ruine et la « tour de Coutances » s'écroula en 1634 ; le 3 août 1639 le prieuré fut réformé et confié aux Génovéfains, le prieur disposant alors de l'autorité sur le prieuré et sur l'Hôtel‑Dieu. Supprimé en 1791, le prieuré fut réquisitionné pour servir de prison ; de 1793 à 1794 l'église fut utilisée comme temple protestant, puis en 1795 elle fut transformée en fabrique de salpêtre dite « Atelier de la Montagne » et s'effondra le 3 décembre 1798. La prison, trop vétuste, fut démolie après 1822. En 1829 une école normale d'instituteurs y fut installée et confiée aux Frères des Écoles chrétiennes jusqu'en avril 1880, puis, en 1886, une école primaire supérieure et professionnelle lui succéda. Aujourd'hui, le site est en grande partie occupé par le lycée Camille‑Saint‑Saëns ; du prieuré subsiste principalement le portail gothique de l'église prieurale. Les armes du prieuré sont d'or à un léopard de gueules, au chef endenté d'azur chargé de trois fleurs de lys d'or et de deux demi‑deniers d'or. De nombreux prieurs se sont succédé du Moyen Âge à l'époque moderne ; parmi ceux cités dans les sources figurent Osbert (venu de l'abbaye de Sainte‑Barbe‑en‑Auge), Adam (1205‑1219), Nicolas (1219‑1221), Richard des Osprais (†1256), Radulphe du Mesnil (1290‑), Guillaume Le Bourg (1411‑1455), Guillaume Le Moine (1455‑1483) et Pompilio d'Elmino (1536‑), premier prieur commendataire. Lieux de vie et de culte du centre‑ville, le prieuré et la paroisse conservent des traces d'événements notables : Jean II Restout, né le 26 mars 1692, fut baptisé le 28 mars 1692 avec pour parrain Jean Jouvenet, et plusieurs personnages y furent inhumés, notamment Gilbert de Rouen († avant 990), François de Marsillac († 1543), Marie‑Madeleine Jouvenet († 1698) et le peintre Jean Ier Restout, décédé le 21 octobre 1703 et inhumé dans la « chapelle de la ville » de Saint‑Lô en présence de son fils Jean II Restout.

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