Porte, 2 Avenue Bourdaloue à Maisons-Laffitte dans les Yvelines

Patrimoine classé Patrimoine urbain Porte

Porte, 2 Avenue Bourdaloue à Maisons-Laffitte

  • 2 Avenue Bourdaloue
  • 78600 Maisons-Laffitte
Propriété privée

Période

3e quart XXe siècle

Patrimoine classé

La maison en totalité, y compris l’ensemble de ses aménagements mobiliers d’origine immeubles par nature, ainsi que le sol de sa parcelle, y compris ses cheminements, jardinières et terrasse, la clôture et son portail – à l’exception du mur nord -, le tout situé 2 avenue Masséna, sur la parcelle n° 84, figurant au cadastre section AD, tel que figuré sur le plan annexé à l’arrêté : inscription par arrêté du 26 avril 2023

Origine et histoire de la Porte, Avenue Bourdaloue

Idéalement située dans le parc historique de Maisons-Laffitte, la maison fut commandée par le docteur Bernard pour sa famille. Après un premier contact avec Le Corbusier en 1958, celui-ci, trop occupé, recommanda son collaborateur Roger Aujame. Associé à son épouse, l'architecte franco-américaine Édith Schreiber-Aujame, le couple réalisa plusieurs villas et immeubles marqués par l'influence du modernisme corbuséen et collabora souvent avec Charlotte Perriand, avec laquelle ils nouèrent une longue amitié. Conçue en 1959–1960, la bâtisse de Maisons-Laffitte semble être une réalisation d'Édith et de ses collaborateurs de l'Atelier 12, Roger Aujame se trouvant à l'étranger pendant cette période. La maison s'organise sur cinq demi-niveaux autour d'un escalier central et offre une large ouverture sur l'extérieur avec terrasse et loggia, de nombreux rangements intégrés et des espaces à la fois généreux et compacts. Son volume parallélépipédique est orienté selon les quatre points cardinaux ; la façade principale, largement vitrée, fait face au sud, tandis que deux façades servantes, plus fermées, se situent au nord et à l'est. Les matériaux bruts, simplement assemblés, constituent l'unique ornement : moellons de calcaire en soubassement, béton banché pour les acrotères et le brise-soleil, bois exotique pour les menuiseries, et sols en ardoise, galets ou travertin. Le brise-soleil en béton brut, remarquable et sculptural, singularise la façade méridionale, dont la transparence était accentuée à l'origine par l'absence de châssis. Par son purisme et sa composition, la maison du docteur Bernard incarne une synthèse du Mouvement moderne conforme à l'interprétation de Le Corbusier : espace, lumière et nature y sont harmonieusement combinés. Elle s'inscrit également dans la postérité du maître et se réfère plus précisément aux réalisations indiennes d'après-guerre, aux accents brutalistes. Enfin, la demeure fait partie d'un ensemble d'œuvres réalisées par d'anciens collaborateurs de Le Corbusier, qui ont contribué à redéfinir la maison individuelle des années 1950 ; la reconnaissance progressive de leurs travaux révèle aujourd'hui leur écriture personnelle.

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