Origine et histoire
Alaigne faisait partie des seigneuries de l'archevêque de Narbonne. Le castrum est mentionné en 1252 et 1309, mais la construction de la porte fortifiée actuelle est postérieure. L'édifice adjacent servait déjà de maison presbytérale avant la Révolution et apparaît comme tel sur un plan du XVIIIe siècle. La porte sud, appelée Pépi ou Popy, est une porte profonde surmontée d'une tour contenant trois salles superposées. La seule ouverture ancienne se situe au premier étage, côté sud : une embrasure verticale, évasée circulairement à ses extrémités. Le passage sous la tour est couvert d'une voûte en plein cintre ; en avant de cet arc, la première voûte présente une fente destinée au mâchicoulis. La clé de l'arc d'entrée sud est sculptée d'un écu suspendu par une courroie retordue. Plus haut dans le mur, une large pierre sculptée en relief porte le blason en accolade de l'archevêque François Halle, encadré par deux pinacles à crochets et surmonté d'une accolade ; au‑dessus du fleuron figurent les initiales gothiques IHS en relief. Un cadran solaire à chiffres gothiques est encastré encore plus haut dans le mur. La porte du presbytère, antérieure à la tour, forme un arc brisé composé de onze claveaux ; son encadrement intérieur est chanfreiné et la clé sommitale reprend le motif d'un écu suspendu par un lien retordu. Dans le mur du presbytère, à l'extérieur de la porte fortifiée, une pierre rectangulaire sculptée en relief porte le blason de François‑Guillaume de Castelnau de Clermont‑Lodève, archevêque de Narbonne. L'édifice est inscrit au titre des monuments historiques en 1948.