Origine et histoire
La porte Saint-Nicolas est une porte de Nancy, érigée au tout début du XVIIe siècle au sud de la ville neuve. La première porte Saint-Nicolas fermait l'extrémité sud de la vieille ville, à l'emplacement de l'actuelle place Stanislas, et ouvrait sur la rue Saint-Nicolas qui, à l'époque, était un faubourg. Une portion de l'enceinte bastionnée dont elle dépendait est visible dans le sous-sol du Musée des beaux-arts de Nancy. Lors de la création de la ville-neuve, la porte ancienne fut détruite et son nom transféré à une nouvelle porte, située la plus au sud de la ville et dirigée vers Saint-Nicolas-de-Port. Cette porte servait également à percevoir l'octroi sur les marchandises entrant dans la ville. Au XVIIIe siècle, elle accueillait les nouveaux ducs lors de leur entrée en ville, cérémonie attestée par la gravure de l'artiste Dominique Collin, au service du roi Stanislas, qui montre la face intérieure. En 1761, l'hôtel de ville fit réparer cette face intérieure pour le passage des Mesdames Adélaïde et Victoire, filles de Louis XV, venues prendre les eaux à Plombières et ayant franchi la porte le 4 juillet 1761. Le sculpteur Louis Le Noir fut chargé de cette restauration, qui comprit des groupes d'enfants et des vases sur des socles d'ordre dorique, ainsi que le placement d'un buste de Stanislas dans le portique central, entouré des chiffres et de décorations florales en l'honneur des Mesdames. La porte a été classée monument historique par arrêté le 15 janvier 1925. Elle se situe à l'extrémité nord de la rue Saint-Dizier, donne sur la place des Vosges au sud et marque le départ de la rue des Fabriques. Conçue dans un style encore empreint de la Renaissance, elle présentait, comme les portes contemporaines Saint-Georges et Saint-Jean, une large ouverture en plein cintre au centre et deux ouvertures latérales plus étroites pour les piétons. Le fronton porte les armes du duc René II entourées d'aigles, dont l'une couronne une tête de chevalier, allusion à la bataille de Nancy de 1477 où René II vainquit les troupes de Charles le Téméraire à proximité de l'église Notre-Dame-de-Bonsecours. La gravure de Dominique Collin et la restauration de 1761 témoignent des décors sculptés ajoutés par Louis Le Noir, notamment dans le portique central. Au XIXe siècle, l'ouverture centrale fut modifiée en deux arches et l'intérieur de la porte fut rendu perméable, si bien qu'il ne subsiste aujourd'hui que les façades. Dans la seconde moitié du XXe siècle, la création d'une voie de circulation à gauche de la porte pour faciliter le passage des bus a supprimé sa voûte et ouvert l'intérieur à ciel ouvert. Dans le cadre de la rénovation de la place des Vosges engagée en 2013, la porte Saint-Nicolas a été entièrement rénovée, les travaux s'achevant en novembre 2019. Des photographies et gravures documentent son évolution, depuis la façade vers la rue Saint-Dizier au début du XXe siècle jusqu'aux vues de la face sud et nord avant et après la rénovation, ainsi que des détails du fronton et des terrasses de cafés qui animent la place.
