Préfecture dans les Ardennes

Préfecture

  • 08000 Charleville-Mézières
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Crédit photo : MOSSOT - Sous licence Creative Commons
Propriété du département

Frise chronologique

Bas Moyen Âge
Renaissance
Temps modernes
Révolution/Empire
XIXe siècle
Époque contemporaine
1400
1500
1600
1700
1800
1900
2000
1409
Construction du palais
1566
Reconstruction du palais
1748
Fondation de l'école
1776
Titre royal
1780-1789
Construction du bâtiment actuel
1800
Installation de la préfecture
1863
Ajout des pavillons
1972
Classement historique
Aujourd'hui
Aujourd'hui

Patrimoine classé

Façades et toitures des bâtiments anciens et des deux pavillons d'entrée ; le parc (cad. BX 1) : inscription par arrêté du 12 avril 1972

Personnages clés

Philippe le Bon Duc de Bourgogne ayant fait édifier le premier palais en 1409.
Louis de Gonzague Reconstruisit le palais des Tournelles en 1566.
Comte d'Argenson Proposa la création de l'École royale du génie de Mézières.
Nicolas de Chastillon Premier directeur de l'École royale du génie de Mézières.
Gaspard Monge Mathématicien ayant enseigné et tracé la « méridienne du temps » à l'école.
Lazare Carnot Proposa le transfert de l'école à Metz en 1794.
La Fayette Général ayant visité les élèves en octobre 1791.
Charles-Augustin Coulomb Physicien et ancien élève de l'école.
Étienne Camus Examinateur à l'École royale du génie de Mézières.
Abbé Bossut Examinateur et enseignant en mathématiques à l'école.
Rouget de Lisle Auteur de la Marseillaise et ancien élève de l'école.

Origine et histoire

L'ancien bâtiment de la préfecture des Ardennes abritait l'École royale du génie de Mézières, fondée en 1748 sur proposition du comte d'Argenson et de Nicolas de Chastillon ; l'école a fermé en février 1794 et a formé plusieurs milliers d'officiers ingénieurs militaires. Depuis 1800, l'édifice accueille les services de la préfecture des Ardennes. Le site occupe l'emplacement du palais des Tournelles : Philippe le Bon fit édifier le premier palais en 1409, il fut rebâti en 1566 par Louis de Gonzague et Henri III y séjourna en 1583 ; le palais fut largement détruit par un incendie en 1697 et une partie reconstruit en 1732. L'installation de l'école à Mézières en 1748 s'inscrivait dans un vaste plan de modernisation de la place forte, qui comprit la transformation de la corne du faubourg Saint‑Pierre et le comblement d'un bras de la Meuse. L'hôtel du gouverneur fut occupé par l'école en 1753, et de l'édifice construit par Louis de Gonzague subsiste la grande salle voûtée du rez‑de‑chaussée du corps central. L'école prit le titre d'école royale le 31 décembre 1776 ; le bâtiment actuel fut édifié entre 1780 et 1789. Gaspard Monge y a tracé la « méridienne du temps vrai, et courbe du temps moyen » sur le pilastre d'angle de l'aile ouest de la cour d'honneur, et le général La Fayette visita les élèves en octobre 1791. Par décret de la Convention du 14 février 1794, la partie théorique de l'enseignement fut transférée à l'École centrale des travaux publics et la pratique confiée à l'École du génie de Metz. Le conseil général du département s'installa dans l'aile ouest le 12 juin 1790 et la préfecture occupe les lieux depuis le 17 février 1800 ; aujourd'hui l'hôtel du Département et la préfecture partagent ces locaux. En 1863 furent édifiés les deux pavillons d'angle et la grille, et durant la Première Guerre mondiale le grand quartier général allemand s'y installa. Les bâtiments ont été partiellement inscrits au titre des monuments historiques par arrêté du 12 avril 1972.

Le recrutement des élèves se faisait par concours, en principe réservé au second ordre, et portait sur une interrogation de mathématiques reprenant les cours de Camus et de Bézout ; Étienne Camus puis l'abbé Bossut furent examinateurs et Chastillon en fut le premier directeur. La scolarité durait deux années : la première année était théorique et comprenait des cours de mathématiques, de statique et d'hydraulique (assurés par Bossut), des séances de dessin au lavis des systèmes de fortification de Vauban, des dessins des ordres d'architecture selon Claude Perrault, ainsi que des cours de stéréotomie et de coupe des bois ; la seconde année était pratique et comportait des exercices de l'école de siège à l'automne, des levés à la toise et à la boussole des bâtiments de la ville, et l'exécution au lavis d'un plan détaillé d'une place forte. Selon l'ordonnance de 1776, après ces deux années les élèves obtenaient le titre d'aspirant au corps royal du génie et le rang de lieutenant en second d'infanterie, puis effectuaient des services successifs au sein de l'artillerie, du génie en brigade et auprès de régiments d'infanterie.

L'école connut plusieurs réformes : l'ordonnance du 4 décembre 1762 multiplia les promotions par cinq, provoquant un changement des méthodes d'enseignement avec plus de cours écrits et moins d'exercices extérieurs, et élargit le recrutement — Charles‑Augustin Coulomb et Gaspard Monge suivirent ainsi les cours ; des leçons de physique inspirées de l'abbé Nollet furent introduites. La mort de Chastillon en 1764 mit fin à la séparation stricte entre les deux années, tandis que l'ordonnance de 1776 limita de nouveau les promotions et réserva l'accès aux nobles. Les Règlement‑Instructions de 1777, influencées par Monge, firent la part belle au dessin géométral et à la mécanique, un laboratoire de chimie fut créé en 1782, et le concours de sortie fut de fait supprimé à partir de 1787. Sur proposition de Lazare Carnot, le Comité de salut public transféra l'école à Metz en 1794 ; elle fusionna en 1807 avec l'École d'artillerie de Châlons pour devenir l'École d'application de l'artillerie et du génie, structure qui connaîtra par la suite plusieurs déménagements, scissions et fusions jusqu'à la création de l'École supérieure et d'application du génie en 1995.

Parmi les élèves formés à Mézières figurent des noms célèbres tels que Charles‑Augustin Coulomb, Gaspard Monge, Lazare Carnot, Louis‑Alexandre Berthier, Jean‑Charles de Borda et Rouget de Lisle.

Liens externes