Période
2e moitié XVIIIe siècle, 1er quart XIXe siècle
Patrimoine classé
L'ensemble des façades sur cour, sur jardin et sur rue ; la décoration intérieure de l'escalier et des pièces du rez-de-chaussée ; l'ensemble de la porte d'entrée sur rue : classement par arrêté du 19 septembre 1923 - L'ensemble des toitures (cad. K 855, 856) : classement par arrêté du 30 juillet 1963 ; Les façades et toitures de la totalité des bâtiments, les intérieurs du logis principal, le jardin, y compris ses murs de clôture, de l’ancienne intendance de Franche-Comté (actuelle préfecture du Doubs) situés 8B, rue Charles-Nodier, sur la parcelle no 26, figurant au cadastre section AS, tels qu’ils sont délimités par un liseré rouge sur le plan annexé à l’arrêté : inscription par arrêté du 5 août 2020
Origine et histoire de la Préfecture du Doubs
L'ancien Intendance de Franche-Comté, aujourd'hui Hôtel de la Préfecture du Doubs — parfois improprement appelé Préfecture de Besançon ou Hôtel de l'Intendance — se situe au 8 bis de la rue Charles Nodier, dans le centre-ville de Besançon, La Boucle. L'édifice, élevé entre 1771 et 1778 à l'impulsion de l'intendant Charles-André de Lacoré, a été construit d'après les plans de l'ingénieur en chef des ponts et chaussées Henri Frignet, corrigés et perfectionnés par l'architecte Victor Louis, sous la direction sur site de l'architecte d'exécution Nicolas Nicole. Parmi les artisans bisontins ayant travaillé sur le chantier figurent Richard Deneria pour la maçonnerie et les marbres, J. B. Belgingue pour la charpenterie, Marc Simard et Maximin Vieille pour la couverture, et Bernard Lapret pour la menuiserie. Destiné d'abord à l'intendance et à la résidence des intendants de la Généralité de Besançon, le bâtiment a été vidé de son mobilier et son jardin a été détruit pendant la Révolution. Entre 1790 et 1810, il a servi de façon intermittente d'administration centrale du département, puis il est devenu préfecture en 1810 lorsque Napoléon Ier a donné l'édifice au département du Doubs. Le préfet Debry a entrepris des travaux de restauration entre 1811 et 1813 ; une orangerie a été édifiée en 1812 par l'architecte Claude-Antoine Colombot, tandis que la balustrade de pierre surmontant la corniche du logis principal, devenue trop fragile du fait de la gélivité, avait été supprimée en 1810. En 1833, la chapelle du premier étage du corps de logis a été supprimée et son mobilier offert à l'église du quartier de Bregille. Au cours du XIXe siècle, le jardin d'agrément a été transformé en jardin à l'anglaise. À la fin du siècle, un dépôt autonome d'archives a été construit à gauche de l'ancien édifice en 1884 par l'architecte Etienne-Bernard Saint-Ginest, et un bâtiment annexe a été reconstruit en 1895 pour le conseil de la préfecture. Une extension a été ajoutée entre 1968 et 1970 par l'architecte Gérard Boucton, et la façade côté rue Charles Nodier est ornée d'une œuvre du sculpteur Georges Oudot représentant la Franche-Comté. Le bâtiment abrite depuis la Révolution les services de la préfecture du Doubs et de la région Franche-Comté. La première partie de l'édifice a été classée au titre des monuments historiques le 19 septembre 1923, la seconde le 30 juillet 1963, et la protection a été étendue à la totalité du site par inscription en 2020.