Préfecture à Nanterre dans les Hauts-de-Seine

Préfecture

  • 92000 Nanterre
Préfecture
Préfecture
Crédit photo : Daniel Rodet - Sous licence Creative Commons
Propriété de l’Etat

Période

3e quart XXe siècle

Patrimoine classé

Le hall d’accueil, les deux escaliers destinés au public, l’ancien salon de réception, l’ancienne salle du conseil avec son bar et son espace d’accès, les bureaux du Préfet, du Secrétaire général et Directeur de cabinet, ainsi que le couloir d’accès situé au vingt-quatrième étage du bâtiment (tel que délimité en rouge sur les plans annexés à l’arrêté), le tout étant situé au 167 à 177 avenue Joliot-Curie (cad. AF 570) : inscription par arrêté du 21 janvier 2019

Origine et histoire

La préfecture des Hauts-de-Seine est située à Nanterre, dans la banlieue ouest de Paris. Sa construction s'inscrit dans la réorganisation administrative de 1964 qui a remplacé le département de la Seine par quatre nouveaux départements et entraîné la création de nouvelles préfectures. Le site devait intégrer le projet de « Cité de la culture » voulu par André Malraux, regroupant équipements administratifs et culturels autour d'un grand parc public. Le projet initial fut confié à Le Corbusier, puis repris après sa mort par son disciple André Wogenscky. Si la Cité de la culture ne fut que partiellement réalisée, Wogenscky mena à bien le centre administratif départemental qui regroupe les services de la préfecture. Marqué par les principes corbuséens — pilotis, fenêtres en bandeau, brise-soleil, plan libre et usage du Modulor — le bâtiment illustre l'architecture de cette période et adopte le principe « socle/bloc ». L'ensemble affirme la présence de l'État par une tour abritant les services administratifs, posée sur une plate-forme carrée de trois niveaux où se situent les services ouverts au public, et entourée d'aménagements paysagers étudiés. Pour la salle du conseil, aux lignes courbes contrastant avec les façades rectilignes, Wogenscky s'est inspiré d'une sculpture de sa femme Marta Pan. Assisté par Henri Chauvet, l'architecte a accordé une grande attention aux proportions des espaces et à leur animation par les matières, les couleurs et le rythme, et a multiplié les effets de transparence pour favoriser le dialogue entre fonctionnaires, élus et citoyens. La décoration intérieure, dont une partie subsiste, est due à Alain Richard.

Le bâtiment principal se compose d'une tour de 25 étages culminant à 113 mètres, classée IGH, et d'un socle carré qui abrite les services au public ; il s'agit en réalité du Centre administratif départemental (CAD). Jusqu'en 1985, il accueillait également les services du conseil général des Hauts-de-Seine, avant la construction de l'hôtel du département conçu par Henri Chauvet. La préfecture contient notamment l'ancienne salle du conseil général, dite « Salle Chateaubriand », un amphithéâtre d'environ une centaine de places. Le bâtiment a été construit sur pieux en raison de la proximité de la nappe phréatique et d'anciennes champignonnières. Entre 1969 et 1974, Wogenscky a ajouté un bâtiment abritant le palais de justice, réhabilité au cours des années 2000. L'ensemble fait l'objet d'une inscription partielle au titre des monuments historiques par arrêté du 21 janvier 2019.

Outre la préfecture, le CAD héberge des services de l'État tels que l'inspection académique, les services des finances, la police nationale (DTSP), la Banque de France, des unités territoriales de la DRIEA et de la DRIHL, la direction départementale de la protection des populations et la direction départementale de la cohésion sociale ; on y trouve aussi un restaurant administratif et des logements de fonction. En 2012, le site regroupait environ 1 400 agents. Conçu initialement pour accueillir le musée du XXe siècle envisagé par André Malraux, le bâtiment devint finalement la préfecture des Hauts-de-Seine. Le Monde publia un entretien avec Henri Chauvet titré « Préfecture en solitude », témoignant de l'intérêt médiatique porté au projet.

La préfecture se situe à la croisée de deux axes urbains, à mi-distance entre la place de Belgique et la place de la Boule sur l'avenue Frédéric-et-Irène-Joliot-Curie, et proche de l'axe historique parisien au niveau de la place Nelson-Mandela, entre la Grande Arche et la Seine. Elle est desservie par la gare RER Nanterre–Préfecture (RER A) à 650 mètres, par Nanterre–La Folie (RER E) et Nanterre–Université (RER A et Transilien L) à environ 700 mètres, ainsi que par plusieurs lignes de bus RATP, notamment les lignes 159, 160, 163, 259, 276 et N53.

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