Origine et histoire
La préfecture de la Lozère, située à Mende, occupe l'ancien palais épiscopal, en vis‑à‑vis de la cathédrale Notre‑Dame‑et‑Saint‑Privat. Le palais, attribué à Aldebert III et daté du XIIe siècle, comportait un étage voûté qui le reliait à la cathédrale par un long couloir où étaient exposés les portraits des comtes‑évêques. Au‑dessus du deuxième étage se trouvaient dix travées d'arcs ornementaux et un cordon de dents d'engrenage sous la corniche, témoins d'une influence lombarde. Transformé en hôtel de préfecture au début du XIXe siècle, le bâtiment a été remanié à plusieurs reprises pour maintenir les services administratifs au centre‑ville. Lors de l'incendie du 2 mai 1887, provoqué dans une boutique et rapidement étendu aux combles, l'édifice fut presque entièrement détruit. La reconstruction, conduite par l'architecte départemental François Germer‑Durand, supprima le porche et le couloir accolés à la cathédrale et permit l'ouverture de la rue de la Rovère. La réfection de l'aile ouest fut achevée le 20 juillet 1889. L'entrée principale se situe rue de Rovère, voie percée après l'incendie et baptisée en référence aux évêques Julien, Clément et François. La préfecture actuelle se compose d'un pavillon principal et d'un second à l'est, l'aile est accueillant l'hôtel du département tandis que la préfecture conserve l'aile ouest depuis la réorganisation de 1982. En 1967, un nouvel incendie provoqué par des travaux endommagea la toiture et des logements. La porte, datée du XVIIIe siècle et sculptée de têtes de lion et de feuillages, est en chêne et noyer; elle comporte deux vantaux mobiles et un portillon dans l'un d'eux. Cette porte a été inscrite au titre des monuments historiques le 21 mars 1946. Avant la Révolution, le palais abritait les comtes‑évêques du Gévaudan, dont le pouvoir temporel fut progressivement affirmé à partir du XIIe siècle et confirmé par des actes de paréage et des privilèges évoqués dans son histoire. Au XVIIe siècle, le palais fut embelli, notamment par des plafonds à caissons peints, et les boutiques installées dans les soubassements du corps de logis côté rue d'Aigues‑Passes furent supprimées à la fin du siècle. Après la Révolution, le dernier comte‑évêque fut chassé et le palais devint résidence des préfets, le premier à s'y installer étant Gabriel‑Joseph de Jerphanion. Des aménagements effectués entre 1843 et 1859 et des adaptations ultérieures témoignent des efforts pour concilier fonction administrative et intégration urbaine. Une convention signée le 28 mai 1982 précisa le transfert d'une partie des services et la réorganisation des locaux entre la préfecture et le conseil général.