Origine et histoire du presbytère
Le presbytère de Montourtier, situé au nord du bourg dans le département de la Mayenne, est un logis ancien lié à la paroisse. La tradition évoque une construction pour François de Bellée au deuxième quart du XVIe siècle, mais la Chronique manuscrite rapporte une donation du bâtiment à la paroisse en 1508 par Jean de Montecler. Selon cette hypothèse, les seigneurs de Bourgon auraient édifié la maison comme relais de chasse ou fauconnière, ce que suggèrent des motifs animaliers sculptés sur les rampants (chien, sanglier, belette) et la présence de trous de boulins destinés aux pigeons, utilisés dans la chasse à courre et la chasse de haut vol. L’abbé Angot, dans son Armorial monumental de la Mayenne, a identifié les blasons apposés sur la grande lucarne de la façade sud et sur la porte d’entrée, tandis que le père Victor Hervé en donne une description plus développée dans sa Chronique religieuse de la paroisse de Montourtier. D’après ces sources, Jean de Montecler fit placer ses armes et celles de son épouse sur la grande lucarne ; les armes de la famille de Bellée, entourées de lions, ornent la porte d’entrée. François de Bellée, apparenté aux Montecler, fut prieur et curé de Montourtier à plusieurs reprises et figura également comme chanoine de Beaulieu et curé de Marcillé‑la‑Ville. Il est fait mention de son activité financière et religieuse, notamment la fondation en 1554 d’une chapelle Sainte‑Barbe et la pose d’un calvaire portant ses armes à l’entrée de Bourgon. Plusieurs membres de la famille de Bellée se succédèrent au prieuré‑cure entre 1549 et 1632. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, la cure connut des titulaires remarqués : Brandelis de Valory fut curé de 1664 à 1672 et mourut en 1690, puis l’abbé Pierre Reverdy de La Roussière, connu pour son goût de la vénerie, quitta sa charge en 1704 après avoir sollicité l’absolution de son évêque en 1700. Sous le règne de Louis XV, des démolitions partielles et des remises en état furent entreprises dans les années 1730 après une requête adressée au roi, les bâtiments conservés ayant ensuite été restaurés sous la direction de l’abbé Joseph Thoumin de Vauxpont. Pendant la Révolution, l’abbé Pierre Vidis, nommé en 1774, prêta puis rétracta le serment en 1791, se retira, fut interné en 1792 puis déporté, tandis que le presbytère fut transformé en caserne puis en maison de débauche ; de retour en 1800, il retrouva sa cure et, aidé par la commune, récupéra l’usage du presbytère avant de se retirer en 1805. Au XIXe siècle, les châtelains de Bourgon, devenus les Le Nicolais de Clinchamp, firent entreprendre d’importantes restaurations : la partie droite fut reconstruite et la boulangerie, ancien four à pain, surélevée. Le presbytère a servi de logement aux curés de Montourtier jusqu’en 1977, date à laquelle il fut vendu et devint une propriété privée ; il est inscrit au titre des monuments historiques depuis le 10 décembre 1927.