Origine et histoire du presbytère de Notre-Dame-de-Recouvrance
L'ancienne abbaye Notre-Dame de Bonne-Nouvelle, aujourd'hui préfecture de région, occupe un site où se trouvaient vraisemblablement des constructions gallo-romaines. La première mention d'un établissement religieux remonte au IXe siècle : vers 800, les chanoines de la cathédrale cèdent un sanctuaire à des religieuses qui y éduquent des jeunes filles; à la fin du siècle, des chanoines s'y installent et le lieu prend le vocable de Notre-Dame de Bonne-Nouvelle. Placée sous l'autorité laïque de Simon de Beaugency, la communauté est donnée en 1149 à l'abbaye de Marmoutier et réduite au rang de prieuré conventuel. L'ensemble subit des destructions en 1562 et 1567 puis souffre des troubles successifs de la guerre de Cent Ans et des guerres de Religion. Restaurée spirituellement et matériellement par les bénédictins de la congrégation de Saint-Maur qui s'y installent en 1653, l'abbaye fait l'objet de projets de reconstruction à partir des années 1670 ; un escalier daté de 1680 et une vue cavalière de 1683 témoignent de ces réalisations. Un nouveau prieuré est édifié vers 1670 et l'église est reconstruite en 1740. Déclaré bien national à la Révolution, le monastère est acquis pour accueillir, dès décembre 1790, le directoire départemental ; en 1800 le préfet du Loiret s'y installe et l'église située le long de la rue de Bourgogne est détruite en 1807. Sous le Second Empire, l'édifice est progressivement adapté à ses nouvelles fonctions : un bâtiment abritant la police et le télégraphe est construit à l'ouest de la cour d'honneur et, en 1861, l'architecte Waldémar Clouet élargit au nord la façade principale de quatre mètres afin d'aménager de plus vastes salons de réception. Au XIXe et au XXe siècle, les transformations concernent surtout l'aménagement intérieur pour les services administratifs. Le monastère s'organise autour d'un corps principal parallèle à la Loire, encadré de deux ailes perpendiculaires, entre un jardin au sud et deux cours au nord. Le long bâtiment d'origine conserve sa façade côté jardin; la façade donnant sur la cour d'honneur a été doublée par une galerie continue qui dessert les salles de réception du rez-de-chaussée, tandis que deux galeries hautes superposées desservent les étages. Le mur de façade d'origine est devenu un refend longitudinal percé d'ouvertures pour accéder aux locaux créés lors de l'adjonction, laquelle a entraîné la modification de la toiture et la réalisation d'un important retroussis; les bâtiments en retour ont par ailleurs été prolongés au nord et au sud. L'ensemble, situé 9 rue Saint-Pierre-Lentin à Orléans, bénéficie d'une protection au titre des monuments historiques : les façades et toitures des bâtiments, à l'exception de l'annexe de la cour de service, l'aile centrale et ses ailes en retour d'origine, ainsi que le jardin en terrasse et son mur de soutènement, sont inscrits par arrêté du 1er mars 2005; la cave médiévale voûtée sous la cour de service et l'escalier d'honneur orné d'une rampe de fer forgé avec sa cage sont classés par arrêté du 13 novembre 2008.