Prieuré d'Orsan à Maisonnais dans le Cher

Patrimoine classé Patrimoine religieux Prieuré

Prieuré d'Orsan

  • Orsan
  • 18170 Maisonnais
Prieuré dOrsan
Prieuré dOrsan
Prieuré dOrsan
Prieuré dOrsan
Prieuré dOrsan
Prieuré dOrsan
Prieuré dOrsan
Prieuré dOrsan
Prieuré dOrsan
Crédit photo : Pierre, Jacques - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XVIe siècle, XVIIIe siècle

Patrimoine classé

Le prieuré (cad. AB 22) : inscription par arrêté du 27 mars 1926

Origine et histoire du Prieuré d'Orsan

Le prieuré Notre-Dame d'Orsan, situé à Maisonnais (Cher), est un ancien prieuré de moniales de l'ordre de Fontevraud, inscrit aux monuments historiques le 27 mars 1926 et réputé pour ses jardins. Fondé en 1107 par Robert d'Arbrissel, il eut pour première prieure Agnès de Châteaumeillant et fut placé sous la protection de l'archevêque de Bourges, Léger. L'église fut achevée en 1113 et le prieuré connut rapidement prospérité et fréquentation de pèlerins, recevant donations et extensions de domaines. On relève 22 religieuses en 1668 et la fondation de trois succursales à Longefont sur la Creuse, Glatigny sur le Tournon et Jarsay. Robert d'Arbrissel revint à Orsan en 1116; son cœur y fut conservé dans un petit mausolée et l'archevêque Léger y fut également inhumé. Le prieuré échappa à la Guerre de Cent Ans mais subit des destructions pendant les guerres de Religion : en 1569 des bandes de reîtres pillèrent et brûlèrent les bâtiments conventuels. Malgré une période de décadence marquée par des procès et la réticence des tenanciers à payer, les bâtiments furent reconstruits en 1596 grâce à l'intervention d'Éléonore de Bourbon, abbesse de Fontevraud. La clôture et le grand portail furent achevés au XVIIIe siècle; à la Révolution le site et ses biens furent vendus et les bâtiments servirent d'exploitation agricole jusqu'en 1989. En 1990 il ne subsistait que quatre bâtiments massifs autour d'une cour de ferme tandis que l'église, les cloîtres et le moulin avaient disparu et que leurs pierres avaient été réemployées. Patrice Taravella et Sonia Lesot achetèrent le prieuré et ses quarante hectares en 1990 et entreprirent, dès 1991, une restauration soutenue par un architecte des Bâtiments de France et par des subventions européennes et régionales. Les murs furent consolidés et les ouvertures rétablies; l'idée de créer des jardins d'inspiration monastique médiévale prit forme. Les jardins furent créés à partir de 1992 et ouverts au public en 1994; les bâtiments accueillirent d'abord une boutique-librairie, puis un restaurant-salon de thé en 1998 et, en 2001, six chambres d'hôtes. Depuis mars 2017 le prieuré est géré par Gareth Casey et Cyrille Pearon; le site reste ouvert à la visite mais la partie hôtellerie a été fermée. Sur le plan architectural subsiste un corps de logis reconstruit aux XVIe et XVIIIe siècles, un portique avec sa lanterne des morts, le parloir lambrissé de la prieure et la tour dite Bourbon. Sous la porte charretière se trouvent la salle capitulaire, le réfectoire et la cuisine; l'emplacement de l'église fut nivelé au milieu du XIXe siècle. Le cloître et la plupart des bâtiments conventuels vendus comme biens nationaux à la Révolution ont disparu. Dom Boyer, arrivé à Orsan le 1er juin 1711, a décrit une église aux voûtes en calotte, une pyramide renfermant le cœur de Robert d'Arbrissel et de belles boiseries du chœur. La bibliothèque n'existe plus; elle comportait autrefois de nombreux ouvrages en latin, des commentaires bibliques et des textes des Pères de l'Église, la théologie représentant environ 15 % des fonds à Orsan. Une pierre sculptée aux armes d'Éléonore de Bourbon, portant la date 1596 entourée de deux croix, a été conservée. Certaines stalles du XVIe siècle provenant du prieuré se trouvent aujourd'hui dans l'abbatiale Notre-Dame de Puyferrand au Châtelet. Le prieuré possédait des biens à Vigoulant (Indre), la chapelle d'Hérat et la cure de l'église Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Maisonnais, pour laquelle il assurait le culte paroissial avant de confier celui-ci à un clerc nommé par les dames d'Orsan à qui elles louaient le presbytère. La première prieure Agnès de Châteaumeillant, épouse d'Abélard de Châteaumeillant, fut répudiée en raison d'un lien de parenté avec son mari et, selon les sources, exilée par l'abbesse Pétronille de Chemillé au monastère fontevriste de Vega de Leon. Le prieuré est inscrit à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques depuis 1926 et son site est particulièrement reconnu pour ses jardins.

Liens externes