Prieuré de Chanteuges en Haute-Loire

Patrimoine classé Patrimoine religieux Prieuré Eglise romane

Prieuré de Chanteuges

  • Le Bourg
  • 43300 Chanteuges
Prieuré de Chanteuges
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Crédit photo : MOSSOT - Sous licence Creative Commons
Propriété du département ; propriété de la commune

Période

4e quart XVe siècle, XVIIIe siècle

Patrimoine classé

Restes du cloître : classement par liste de 1862 ; Enceinte du prieuré : classement par liste de 1889 ; Chapelle Saint-Nectaire dite de l'Evêque ou de l'Abbé : classement par journal officiel du 18 avril 1914 ; Bâtiments mitoyens à la chapelle Saint-Nectaire (cad. AH 214) : inscription par arrêté du 2 octobre 1928

Origine et histoire du Prieuré

Le prieuré de Chanteuges est un ancien monastère bénédictin implanté sur la commune de Chanteuges, en Haute-Loire, en région Auvergne-Rhône-Alpes, et protégé en partie au titre des monuments historiques. Il s’élève sur un rocher basaltique, au sud d’un plateau d’origine volcanique culminant à 540 m, bordé de pentes abruptes, au confluent de l’Allier et de son affluent la Desges ; un village est établi de longue date au pied du site, à cinq kilomètres au sud-est de Langeac. La charte de fondation indique que Claude, seigneur de Chanteuges, et son épouse Engalmode donnèrent des terres au chapitre Saint-Julien de Brioude pour y établir une communauté de chanoines, en chargeant le prévôt Cunabert d’exécuter leur volonté. Après délibération avec le doyen Hector et les chanoines, Cunabert décida toutefois d’y instaurer une communauté cénobitique, estimant nécessaire de soutenir une vie monastique plus stricte face au refroidissement de la charité. La fondation visait aussi à servir le chapitre, le roi, les princes et les fidèles, et fut dédiée notamment au repos des âmes du duc Guillaume le Pieux, de ses neveux et de Claude. L’acte précisait que l’abbaye resterait libre et n’aurait à rendre d’autre service que des offices spirituels, et que les moines observeraient la règle de saint Benoît et éliraient leurs abbés selon cette règle. L’héritier de Claude obtint le soutien de seigneurs et prélats influents, parmi lesquels Raymond de Pons, Dalmas abbé de Brioude et vicomte de Polignac, Armand évêque de Clermont et Gotescale évêque du Puy. La charte de fondation, signée le 28 août 936 sous le règne de Louis IV, porte Cunebert comme principal signataire. Après qu’Odon de Cluny déclina l’offre, Arnulphe, abbé de Saint-Géraud d’Aurillac, supervisa l’édification de l’église dédiée à saint Marcellin, des bâtiments claustraux et de l’enceinte ; des moines venus d’Aurillac vinrent s’installer et Oblérius fut élu premier abbé. Le roi Louis IV confirma la donation et, depuis Vienne, accorda en décembre 941 un diplôme d’immunité protégeant la communauté et ses biens ; Robert succéda ensuite à Oblérius. Une bulle du pape Calixte II de 1119 confirma les droits de l’abbaye. Vers 1130, le seigneur Ithier de Mandulphe s’empara du lieu, pervertit certains religieux et transforma l’abbaye en forteresse et en refuge pour des criminels. En 1137 l’abbé Raymond, réfugié avec quelques frères, plaça Chanteuges sous la tutelle de La Chaise-Dieu ; cette transition fut approuvée par les autorités ecclésiastiques et par le chapitre de Brioude, lequel consentit le 11 mars 1137 à la donation contre la fourniture de deux repas annuels pour les chanoines ; l’acte fut solennellement lu le 14 avril 1137. L’abbaye fut reprise après un siège mené par La Chaise-Dieu et ses alliés ; le village fut ravagé, l’église de Saint-Julien détruite et les moines indisciplinés dispersés. La reconstruction des bâtiments claustraux et de l’église, partiellement d’après un plan de la fin du XIe siècle, s’acheva autour de 1145, et le pape Lucius II confirma dès 1143 les décisions prises. En 1275 les chanoines de Brioude abandonnèrent leur demande des deux repas annuels et, en septembre 1317, le pape Jean XXII rattacha les revenus du prieuré à la mense de La Chaise-Dieu. À partir du XVe siècle le prieuré servit de résidence aux abbés de La Chaise-Dieu ; entre 1491 et 1518 Jacques de Saint-Nectaire fit voûter la nef centrale en ogives, retravailla le fenestrage occidental et méridional, agrandit la fenêtre occidentale et fit édifier, au nord du cloître, la chapelle Sainte-Anne en mémoire de sa sœur Anne. Le prieuré ne subit pas de dommages pendant les guerres de Religion et accueillit en 1572 les moines de La Chaise-Dieu après l’incendie de leur abbaye. En 1640 Chanteuges passa sous la responsabilité des bénédictins de Saint-Maur ; le prieuré fut vendu comme bien national en 1792, la chapelle Sainte-Anne fut convertie en magasin de fourrage en 1793 puis sauvée et restaurée en 1837 et 1867. La tour seigneuriale au nord‑ouest s’effondra en 1896 et la galerie nord du cloître fut reconstruite en 1970. L’accès principal se fait par une entrée au nord, qui comportait probablement un sas à double porte contrôlé par un logis-porche doté d’une galerie couverte au premier étage pour le frère portier ; le cloître s’ouvre par un passage en plein cintre en bel appareil régulier et ne présente pas de programme iconographique. La chapelle Sainte-Anne, dont la porte donne à l’extrémité est du cloître, présente un décor gothique flamboyant : une accolade encadrée de piédroits à nervures centrales, surmontés de pinacles à fleurons ; l’ornementation supérieure évoque le donateur Jacques de Saint-Nectaire par ses armes (d’azur à la fasce fuselée d’argent), accompagnées d’une mitre et d’une crosse, le décor vertical figure une feuille de chou, deux anges sur la face interne portent des écus aux armes de Saint-Nectaire et, au-dessus de l’accolade, saint Michel terrasse le dragon. Au titre des monuments historiques, les restes du cloître sont classés depuis 1862, l’enceinte depuis 1889, la chapelle Saint-Nectaire (dite de l’Évêque ou de l’Abbé) depuis le 18 avril 1914, les bâtiments mitoyens à cette chapelle sont inscrits depuis le 2 octobre 1928, et l’église Saint-Saturnin est classée depuis 1840. À la fondation, les moines reçurent la villa dite Vaunat/Vaunac (Siaugues‑Sainte‑Marie), quatorze manses réparties entre Rilhac, Paredon (Siaugues‑Sainte‑Marie), Vailhac (Vissac‑Auteyrac), Bonnavat et Bénac (Chanteuges), ainsi que divers terrains ; cette dotation était importante, car à l’époque carolingienne la détention de quatre manses entraînait le service militaire à pied et celle de douze manses le service à cheval. Les armoiries primitives du prieuré reprenaient celles de la famille de Digons (d’azur à trois étoiles d’or, bordure de gueules), puis évoluèrent en d’azur à trois molettes d’argent.

Liens externes