Origine et histoire du Prieuré de Glanot
Le prieuré Saint‑Pierre de Glanot, fondé au XIIe siècle et dépendant de Cluny, se situe dans le hameau de Glanot à Mont‑Saint‑Jean (Côte‑d'Or), au 39 rue de Glanot, et est mentionné en 1162 dans les titres de l'abbaye de Labussière. L'église priorale, dédiée à Saint‑Pierre, a également assuré la fonction d'église paroissiale jusqu'au XVe siècle. D'après des descriptions anciennes, elle était vaste et voûtée, comptait douze autels et plusieurs chapelles contenant des sépultures de seigneurs locaux, parmi lesquelles figure Antoinette de Bauffremont (décédée en 1488) ; un fragment de son tombeau, un bas‑relief à écusson, fut transféré après la Révolution à la chapelle de Fleurey puis rendu à un descendant vers 1880. Le prieuré, soumis à la règle bénédictine et à la protection de Cluny, percevait des redevances seigneuriales et devait, selon le pouillé de Cluny de 1644, assurer des aumônes quotidiennes et, au Jeudi Saint, le lavement des pieds de douze pauvres ainsi qu'une aumône générale, en contrepartie de dons en produits du seigneur. Une source du prieuré, réputée guérisseuse et dédiée à saint Maur, était encore ornée d'une statue au début du XXe siècle, statue envoyée au musée de la société Éduenne à Autun. Vers 1260, l'établissement apparaît extrêmement délabré — église sans toiture, grange effondrée, cinq moines dans des conditions précaires — ce qui motiva une visite de l'abbé de Cluny en 1267. Le prieuré détenait le droit de présentation sur plusieurs églises environnantes et, à diverses époques, bénéficia de fondations et de dons de familles locales. Un colombier, daté par la mouluration des baies aux XVIe–XVIIe siècles selon les sources, subsiste également. Vendu comme bien national en 1791, le domaine fut acquis par l'ancien maire Jean‑Baptiste Poulain, tandis que l'église, exclue de la vente, resta à la disposition de la commune pour le culte et les assemblées; la tentative de rachat de l'église par Poulain en 1796 fut rejetée. L'édifice était déjà signalé en ruine en 1816 et 1818, et en 1833 les propriétaires furent accusés d'avoir dépouillé progressivement le mobilier et d'avoir partiellement démoli l'église. Aujourd'hui, ne subsistent du prieuré que les ruines de l'église, datables du XIIe siècle d'après le style des chapiteaux, et le colombier. Parmi les prieurs connus figurent Antoine Borenet, qui commanda une statue pour l'église en 1578, et plusieurs membres de la famille Viart; certaines pièces mobilières et sculptures liées au prieuré ont été transmises aux collections muséales d'Autun.