Prieuré de Lavoûte-Chilhac en Haute-Loire

Patrimoine classé Patrimoine religieux Prieuré Eglise gothique

Prieuré de Lavoûte-Chilhac

  • Le Bourg
  • 43380 Lavoûte-Chilhac
Prieuré de Lavoûte-Chilhac
Prieuré de Lavoûte-Chilhac
Prieuré de Lavoûte-Chilhac
Prieuré de Lavoûte-Chilhac
Prieuré de Lavoûte-Chilhac
Prieuré de Lavoûte-Chilhac
Prieuré de Lavoûte-Chilhac
Prieuré de Lavoûte-Chilhac
Prieuré de Lavoûte-Chilhac
Prieuré de Lavoûte-Chilhac
Prieuré de Lavoûte-Chilhac
Prieuré de Lavoûte-Chilhac
Prieuré de Lavoûte-Chilhac
Prieuré de Lavoûte-Chilhac
Crédit photo : Ivanjou - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune ; propriété privée

Période

XVe siècle, 2e moitié XVIIIe siècle

Patrimoine classé

L'église abbatiale : classement par liste de 1862 - L'enceinte du prieuré : classement par liste de 1889 - L'ancienne abbaye des Bénédictins, à l'exception des parties classées (cad. B 862, 863, 871 à 883, 887) : inscription par arrêté du 14 janvier 1937 - Les bâtiments du prieuré (à l'exclusion des parties bâties correspondant aux parcelles 410 et 504) , ainsi que l'espace public ovale situés sur les parcelles AC 406, 407, 413, 421 à 423 : classement par arrêté du 4 avril 2001

Origine et histoire du Prieuré

Le prieuré Sainte-Croix de La Volte, à Lavoûte-Chilhac (Haute-Loire), présente des bâtiments conventuels en hémicycle du XVIIIe siècle, dominés par l'église et entourés des vestiges des anciennes fortifications médiévales. Dépendant de l'ordre de Cluny, il trouve son origine au XIe siècle avec la fondation par Odilon de Mercœur et sa famille en 1025. La charte de fondation précise les biens donnés pour l'établissement (environ 300 hectares), mentionne l'oratoire Saint-Denys destiné aux fidèles en attendant l'achèvement de l'église, engage le monastère sous la protection de Cluny et institue la fondation pour le salut des membres de la famille de Mercœur. L'agglomération de Lavoûte fut rattachée à la paroisse de Saint-Cirgues, village natal d'Odilon. Le projet initial avait été retardé par la mort de plusieurs frères d'Odilon ; il fut repris avec la participation de ses neveux, qui dotèrent largement le prieuré. Le monastère eut cinq prieurés dépendants : Saint-Médard de Saugues, Saint-Martin d'Alleyras, Saint-Jean-Lachalm, Saint-Privat de Reilhac et Sainte-Marie de Rochefort près de Saint-Poncy. Une charte brève est rédigée par un moine en 1040 et la construction du prieuré est achevée en 1045 ; en 1053, Étienne II de Thiers, évêque du Puy et neveu d'Odilon, y est enterré. En 1192, l'évêque de Clermont concède au prieur le droit de nommer le chapelain de la maladrerie Sainte-Marie-Madeleine à Lavoûte-Chilhac. Un accord de 1288 entre la famille de Mercœur et l'abbaye de Cluny répartit les juridictions et les revenus entre les seigneurs laïcs et le prieur. Lors de la visite canonique de 1294, le monastère ne dispose pas d'infirmerie, situation que le prieur promet d'y remédier. En 1317, la dépendance épiscopale du monastère est rattachée au diocèse de Saint-Flour. En 1365, une troupe de routiers s'empare du château de Saint-Cirgues appartenant aux Mercœur ; le prieur fait appel à la famille de Polignac pour les chasser, le château est détruit et ne sera pas reconstruit, ce qui conduit l'abbé de Cluny à ordonner la construction de trois tours de défense pour le monastère. Au début du XVe siècle, des réparations urgentes sont signalées à l'église mais le prieuré manque de ressources ; Vénérand de la Fage prend l'initiative de la reconstruction priorale, travaux qui se poursuivent sous ses successeurs. Entre le milieu et la fin du XVe siècle, sous l'impulsion de l'abbé Jean de Bourbon et des prieurs Barthélémy de la Farge puis Jacques de Moussiac, une nouvelle église de style gothique remplace l'édifice roman, réutilisant partiellement des murs antérieurs ; un vantail gauche de la porte romane a été conservé, portant une inscription en latin célébrant Odilon. En 1471 tient un chapitre général à Lavoûte, attestant l'achèvement des travaux. En 1496 est découverte dans l'Allier une petite image de la Vierge dite Notre-Dame Trouvée, depuis vénérée. Au XVIIe siècle, l'abbé commendataire François de Nesmond signe en 1671 un concordat de réforme avec Cluny destiné à rétablir la discipline et à préciser les biens, droits et usages du prieuré ; la réforme dite de « l'Étroite Observance » est adoptée. Vers 1747, les bâtiments sont jugés en mauvais état et l'abbaye de Cluny mandate l'architecte Antoine Deval pour de nouveaux travaux ; un plan original daté de 1779 et signé Antoine Deval est conservé. De 1778 à 1790, les constructions de la place dite du « Fer à Cheval », disposées selon un tracé elliptique, sont entreprises mais la Révolution empêche l'achèvement de l'ensemble. En 1790, à la suite de la Constitution civile du clergé, le monastère est fermé et ses biens deviennent biens nationaux, vendus ensuite aux municipalités puis à des particuliers. La statue de Notre-Dame Trouvée est couronnée au cours d'un pèlerinage en 1913 par l'évêque du Puy, Thomas-François Boutry. Des travaux de restauration des bâtiments commencent en 1965. L'essentiel de la distribution intérieure a été conservé : caves voûtées, couloirs et la chambre du prieur, qui a gardé son décor du XVIIIe siècle avec plafond, boiseries, cheminée à trumeau en stuc et une alcôve fermée par une cloison et des portes. Le prieuré bénéficie de protections au titre des monuments historiques : classement pour l'église en 1862, pour l'enceinte en 1889, inscription en 1937 pour l'ancienne abbaye des Bénédictins et un classement des bâtiments en 2001.

Liens externes