Origine et histoire du Prieuré de Port-Dieu
Le prieuré bénédictin de Port-Dieu, anciennement appelé prieuré de Trappes, est situé à Confolent-Port-Dieu (Corrèze) et dépendait de l'abbaye de la Chaise-Dieu. Il a été fondé vers 1060 par saint Robert de Turlande sur des terres offertes par son disciple Raoul Passereau, ancien troubadour. Raoul Passereau, issu d'une famille de la région de Murat, avait donné au monastère plusieurs biens, dont le Port-Dieu. À ses débuts, la communauté comptait environ seize moines vivant selon la règle de saint Benoît. La juridiction du prieuré s'étend et, en 1149, elle comprend trente et une cures en Limousin et en Auvergne. L'église dite des Manents, construite entre les XIIe et XIIIe siècles en dehors de l'enceinte du prieuré, était d'abord dédiée à Notre-Dame puis à saint Caprais après l'arrivée de ses reliques. Le chœur et l'abside datent du début du XIIe siècle, la nef de la fin du XIIe siècle ; le porche est du XVe siècle et la sacristie du XIXe siècle. Au XIVe siècle, le prieuré figurait parmi les plus importants établissements dépendant de la Chaise-Dieu, mais son influence décline au XVe siècle. Lors des guerres de Religion, le prieuré subit de graves dommages : en 1597 un chef huguenot nommé Laforet s'en empare, brûle les titres et archives, pille et démolit l'église du prieuré. Après l'incendie, les moines se servent de l'église des Manents ; un don d'Anne de Ventadour pour reconstruire l'église ne donnera pas lieu à des travaux par les religieux. Des réparations sont entreprises en 1695 et l'abbaye de la Chaise-Dieu publie seize ordonnances visant à restaurer la discipline monastique. En 1730, après avoir compté une vingtaine de moines, il n'en reste plus que quatre, puis au XVIIIe siècle il n'y demeure plus qu'un seul moine. Un brevet royal prononce la suppression du prieuré en 1746 et, en 1790, les bâtiments et les biens sont vendus comme biens nationaux ; grâce à l'intervention du maire Louis Pinet, la démolition de l'enceinte est limitée. L'édifice actuel résulte d'apports d'époques diverses : le portail date du XVe siècle, la voûte a été refaite après 1695 et la chapelle a reçu en 1894 un décor peint réalisé par M. Chabourlat, décorateur à Clermont. L'église paroissiale, très dégradée à la fin du XIXe siècle, fait l'objet de restaurations et voit la pose de vitraux en 1920 ; elle reste cependant longtemps abandonnée jusqu'à la décision de sauvegarde prise en 1990. La chapelle est aujourd'hui désaffectée et a été inscrite au titre des monuments historiques en 1988.