Prieuré de Rauzet à Combiers en Charente

Patrimoine classé Patrimoine religieux Prieuré Eglise romane

Prieuré de Rauzet

  • D41
  • 16320 Combiers
Prieuré de Rauzet
Prieuré de Rauzet
Prieuré de Rauzet
Prieuré de Rauzet
Prieuré de Rauzet
Prieuré de Rauzet
Prieuré de Rauzet
Prieuré de Rauzet
Prieuré de Rauzet
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Prieuré de Rauzet
Prieuré de Rauzet
Prieuré de Rauzet
Prieuré de Rauzet
Prieuré de Rauzet
Crédit photo : Marie-France Dereix - Sous licence Creative Commons
Propriété d'une société privée

Période

2e moitié XIIe siècle

Patrimoine classé

Sol de la parcelle (cad. E 282, anciennement 61p) : inscription par arrêté du 21 octobre 1987 - Eglise ; sol des parties non bâties de la parcelle 60 ; sol de la parcelle 283, anciennement 61p) (cad. E 60, 283) : classement par arrêté du 14 décembre 1992

Origine et histoire du Prieuré de Rauzet

Parmi les sept fondations que l'ordre limousin de Grandmont a établies en Charente, Rozet fait partie des deux sites ayant conservé leur église dans son intégralité. Le prieuré, situé à Combiers en bordure de la forêt d'Horte et proche de la Dordogne, comprend aujourd'hui la chapelle et un bâtiment monastique : une partie de l'ancienne cuisine au sud et l'aile occidentale, en partie reconstruite sur les fondations anciennes et transformée en grange. Fondé au XIIe siècle par les frères ermites de l'ordre de Grandmont, ordre monastique austère originaire du Limousin, le prieuré reflète ce mode de vie érémitique communautaire, comparable à celui des chartreux. Les archives de la fondation ont disparu, mais des indices architecturaux situent les premières constructions au tout début du XIIIe siècle. Le prieuré ne possédait pas de charte, mais détenait quelques domaines, des étangs, au moins un moulin et des droits sur la forêt de La Rochebeaucourt ; il appliquait un voeu de pauvreté poussé et était dirigé par un frère convers pour dégager les clercs et le prêtre des tâches matérielles. L'hospitalité y était une règle et les pèlerins étaient nombreux à être accueillis. Le statut de l'ordre s'est quelque peu modifié au XIIe siècle avec l'augmentation des dons, sans que Rauzet ait renoncé à sa simplicité ; les siècles d'apogée du prieuré se situent du XIIIe au XIVe siècle, période pendant laquelle l'ordre a bénéficié de soutiens, notamment de la part d'Henri II d'Angleterre. Selon Martin-Buchey, le prieuré aurait été rattaché à l'abbaye cistercienne de Grosbot, voisine, mais les archives de cette abbaye ne confirment pas ce lien. L'église a connu des crises pendant la guerre de Cent Ans et les guerres de Religion ; l'ordre des Grandmontains fut supprimé en 1772 et le site vendu comme bien national à la Révolution. Transformée en dépendance agricole, l'église servit de grange et la végétation colonisa le toit jusqu'à l'acquisition du site par la Société civile immobilière de Rauzet et l'association ASEG Rauzet en 1991, qui ont lancé une importante campagne de restauration entre 1993 et 2009. L'édifice (25,10 m sur 6,50 m) illustre le plan type grandmontain : nef unique assez haute, chevet en hémicycle légèrement plus large que la nef et percé de trois baies en plein cintre, tandis que la nef est voûtée d'un berceau brisé et demeure aveugle sur les gouttereaux. La lumière converge vers l'autel par les trois baies du chœur à l'est et une fenêtre à l'ouest ; ces baies ont reçu des vitraux réalisés par l'atelier de Ruffec (Ph. Riffaud, F. Theallier). Au nord, un portique récemment dégagé par l'ASEG, qui devait abriter pèlerins et paroissiens, s'ouvre sur un portail orné de deux voussures retombant sur des colonnettes jumelées ; au sud, la porte des frères convers, également restaurée, communiquait avec le cloître. Le chœur, simple et semi-circulaire sans colonne ni pilastre, a vu sa voûte en arc brisé reconstruite par l'association ; dans son mur sud se trouvent une double piscine en deux niches plein cintre dont les eaux s'écoulaient sous l'église, et un armarium complété par un second dans le mur nord. L'intérieur de la nef était marqué par une moulure en tore séparant la voûte du toit. Les fouilles ont révélé les vestiges du réfectoire, du cellier, de la salle capitulaire et du cloître, disposés en quadrilatère autour d'une cour ; une trace sur le mur extérieur oriental atteste qu'un bâtiment attenant était voûté. La cuisine monastique, située au sud-ouest dans le bâti conservé, avait été transformée en logis après l'abandon ; cloître et logements des frères se trouvaient au sud de l'église, laquelle servait d'interface entre la communauté et le monde extérieur, les eaux usées étant dirigées vers le vivier et le ruisseau de Rozet. Le site comporte encore une fontaine de dévotion dite de Mardi Gras et le cimetière se trouvait au chevet de l'église, avec des inhumations dans l'ancien cloître lorsque la chapelle devint succursale paroissiale. L'association ASEG Rauzet, fondée en 1986, a acquis le site en 1991, mené des recherches archéologiques et restauré murs et chevet ; la clé de voûte a été remise en place en 2008 et le toit achevé en 2009. La parcelle cadastrale E 282, correspondant à l'église, est inscrite au titre des monuments historiques et l'église ainsi que plusieurs terrains attenants sont classés au titre des monuments historiques ; en 2007, l'aile ouest transformée en grange a accueilli un gîte d'étape, rendant au lieu sa vocation d'accueil.

Liens externes