Origine et histoire du Prieuré
Le prieuré de Saint-André-de-Rosans est une église romane en ruines située sur la commune de Saint-André-de-Rosans, dans les Hautes-Alpes, en région Provence-Alpes-Côte d'Azur. Il a été fondé à la suite d'une donation faite par un clerc nommé Richaud à l'abbaye de Cluny en 988. Les biens affectés au prieuré s'étendaient sur plusieurs communes aux confins des Hautes-Alpes et de la Drôme, ainsi que dans le Vaucluse (Malaucène) et les Alpes-de-Haute-Provence (Mison). L'ensemble fut largement détruit lors des guerres de Religion, sans pour autant disparaître entièrement avant la Révolution. Longtemps, jusqu'au XIXe siècle, le site a été confondu avec un temple dédié à Bacchus en raison d'un abondant décor lié à la vigne ; des spécialistes ont même reconnu dans ces pampres la feuille du cépage dite Paga Debiti. L'église priorale conserve en ruine un chœur et un transept caractéristiques du premier art roman (XIe siècle) et une nef du XIIe siècle ; la chapelle présente des vestiges datés de la seconde moitié du XIIe siècle. Des vestiges archéologiques d'intérêt subsistent, notamment l'emprise du cloître, l'emprise de l'aile est des bâtiments conventuels et une croix de chemin qui réemploie des chapiteaux. Des chapiteaux de l'abside sont encore visibles. Le pavement de mosaïque mis au jour a été réalisé par le même atelier que celui de l'abbaye Notre-Dame de Ganagobie et comporte des motifs figurés et géométriques, dont éléphant, griffons, entrelacs et motifs végétaux. Le décor sculpté comporte plusieurs frises à feuilles de vigne et de figuier, parfois figurées dans la gueule de lions. Le chevet présente trois types de colonnades, dont une colonnade torse. Des inscriptions visibles à gauche et à droite renseignent la dédicace de l'édifice. L'église fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 3 juillet 1925.