Origine et histoire du Prieuré
Le prieuré Saint-Jean-du-Grais, ancien prieuré bénédictin dépendant de l'abbaye de Cormery, est situé dans la forêt de Bréchenay sur la commune d'Azay-sur-Cher (Indre-et-Loire). Fondé au début du XIIe siècle par une communauté érémitique de deux ermites et bénéficiant d'une donation de Foulques V d'Anjou, il passa sous la tutelle de Cormery avant d'obtenir son indépendance au cours du Moyen Âge. D'abord cistercien, l'établissement devint augustinien au début du XVIIe siècle puis fut administré par la Congrégation de l'Oratoire à partir de 1771, avant d'être vendu comme bien national durant la Révolution. Du monastère médiéval subsistent principalement le clocher de l'église, la salle capitulaire et l'ancien réfectoire ; au‑dessus de la salle capitulaire se trouve le dortoir. Le réfectoire n'offre plus que l'un de ses murs et les restes de la chaire du lecteur avec son escalier ; les cuisines ont disparu. La salle capitulaire, voûtée sur croisées d'ogives et divisée en deux nefs de trois travées, conserve colonnes, chapiteaux à motifs végétaux et traces de polychromie. Le dortoir, accessible depuis la salle du chapitre par un escalier droit, présente un plan rectangulaire, un plancher de carreaux rouges et dix-neuf meurtrières. Le clocher roman, tour carrée épaulée de contreforts, est coiffé d'une flèche octogonale en pierre de forme mitrée et abrite un beffroi aux baies en plein cintre ; il est le vestige le plus élevé de l'église démantelée au XIXe siècle. Une galerie de cloître en bois, un puits central et diverses constructions annexes, dont des vestiges de bâtiments datés du XVe siècle, complètent l'ensemble monastique organisé en quadrilatère. Sur les murs du réfectoire subsistent des fragments de peinture murale du XIVe siècle représentant probablement un Christ en gloire accompagné des évangélistes ; cette fresque a fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques. Les bâtiments et la peinture murale ont été classés au titre des monuments historiques en 1928. Après un rachat au début du XXe siècle par la famille Darrasse et des travaux de restauration dans les années 1920, le site a fait l'objet de nouvelles mises en valeur au début des années 2000. Dans le cadre d'une commande artistique menée avec la Fondation de France, l'artiste Sarkis a réalisé une série de 39 vitraux monochromes intitulée « L'Éveil », inaugurée en 2004 et installée dans la salle capitulaire, le dortoir et le réfectoire. Les vitraux du dortoir sont bleus, ceux du réfectoire jaunes et ceux de la salle capitulaire rouges ; chaque panneau porte un décor peint évoquant des noms de villes ou d'édifices religieux. Le mobilier contemporain comprend également vingt sculptures textiles suspendues et une sculpture-cristal en forme de cloche. Le prieuré a connu des épisodes de destruction, notamment lors des guerres de Religion et lors de la Révolution, et l'église fut en grande partie démantelée au milieu du XIXe siècle. Le site a fait l'objet d'études archéologiques et d'une redécouverte patrimoniale qui ont permis d'organiser des visites guidées et des manifestations culturelles au cours des années 2010. Historiquement, le prieuré possédait diverses dépendances et ressources — ermitages, vignoble, moulin, pressoir — et tirait des revenus de dons, de dîmes et de rentes, estimées à environ 1 200 livres en 1670 et 3 700 livres en 1762.