Origine et histoire
Le prieuré de Saint-Marin est situé sur la commune de Saint-Marcel (Indre), en Centre-Val de Loire, dans le Boischaut Sud, sur la rive gauche de la Creuse. Il dépendait de l'abbaye bénédictine de Saint-Savin-sur-Gartempe et, selon les sources, aurait été fondé par ses moines aux XIe–XIIe siècles ; il est mentionné pour la première fois en 1226. Le domaine comprenait l'église, le logis prieural, des granges et étables, des bois et un moulin, qui fut vendu comme bien national en 1791. Après la vente, les constructions furent destinées à un usage agricole, à l'exception de l'église qui continua d'être fréquentée pour les dévotions à Saint-Marin. Aujourd'hui subsistent l'église et le logis. L'église présente un plan cruciforme : une nef à vaisseau unique se prolonge par un transept saillant ; une tourelle carrée renfermait peut-être l'escalier desservant les combles. La chapelle, dédiée à Saint Marin, est célèbre pour le pèlerinage des « rechignoux » et pour la réputation de Saint Marin à guérir les enfants pleurnichards. Pour tenter de guérir un enfant, on lui faisait boire un verre d'eau tiré du puits et faire trois fois le tour de la chapelle ; ce pèlerinage attirait autrefois une foule considérable et une messe y est encore célébrée le premier samedi de septembre. La chapelle a été acquise par la commune de Saint-Marcel en 1825 ; elle se trouve sur une propriété privée. Du prieuré dépendait un moulin à blé et à drap, aujourd'hui transformé en usine hydroélectrique. La Creuse a été réputée navigable à partir de Saint-Marin et un port, jadis utilisé pour le flottage du bois, connut parfois une activité importante ; en revanche, toutes les tentatives visant à la rendre réellement navigable depuis Saint-Marin se soldèrent par des échecs. L'édifice est inscrit au titre des monuments historiques depuis le 2 avril 2003.