Origine et histoire du Prieuré
En octobre 1024, Conrad, roi des Romains, donna à Udelin le domaine de Viviers, et l'abbaye de Mettlach y fonda peu après un prieuré consacré à Notre-Dame. Mis en commende au XVe siècle, ce prieuré fut supprimé en 1625 après son acquisition par le prince de Vaudémont, qui y fit intervenir des chanoines réguliers de la congrégation de Notre-Sauveur pour en réformer la vie. Les anciens bâtiments furent démolis et remplacés par un nouvel établissement dont les chanoines prirent possession en 1630. L'ensemble se composait alors de quatre corps délimitant une cour carrée, l'aile nord abritant l'église, et, en 1736, le prieuré comptait un prieur, cinq prêtres et un frère. Sous la Révolution, le couvent fut vendu comme Bien National à la commune et à plusieurs propriétaires privés. Au début du XIXe siècle, les ailes nord et ouest disparurent ; l'église paroissiale actuelle fut ensuite édifiée sur l'emplacement de l'aile ouest. L'aile sud, aujourd'hui dans le domaine communal, servit de presbytère jusqu'à vers 1980. Situées au sud-est du village, les deux ailes conservées du prieuré et l'église paroissiale adjacente sont bâties sur une éminence qui domine le site de l'ancien château, lui-même inscrit à l'inventaire supplémentaire des Monuments historiques. Ces bâtiments comprennent deux niveaux sur caves voûtées en berceau, couverts d'une toiture à deux pans en tuiles mécaniques ; la maçonnerie est en moellons crépis, chaînée en pierres de taille et percée de travées régulières de fenêtres rectangulaires, avec ou sans meneaux. La fenêtre type présente un encadrement aux arêtes chanfreinées dont la feuillure se prolonge sur l'arête du meneau de section carrée. Les galeries de circulation sont intérieures, côté cour, sur les deux niveaux, et un large escalier à l'italienne en pierre dessert l'étage à l'extrémité ouest de l'aile sud. Dans l'angle, à la jonction des ailes est et sud, se trouve la margelle polygonale et galbée d'un puits, jouxtant l'entrée de l'aile sud. La partie inférieure de la première fenêtre a été conçue pour intégrer, côté galerie, un lavabo en pierre exceptionnel orné de têtes d'angelots. Un plafond à solives couvre à la fois les locaux et la galerie. À l'intérieur, la quasi-totalité des cheminées est de type XVIIIe siècle ; une seule, au rez-de-chaussée, est d'origine et date du XVIIe siècle. Notablement moins transformée que l'aile est, propriété privée, l'aile sud a conservé l'essentiel de ses dispositions.