Origine et histoire du Prieuré
Le prieuré de Wariville est un prieuré fontevriste situé au hameau de Wariville, sur la commune de Litz dans l'Oise. Fondé en 1134 par Adèle (ou Alice) de Bulles et placé sous l'invocation de Notre‑Dame, il vit ses possessions confirmées par une bulle d'Alexandre III. Aujourd'hui, hormis des vestiges archéologiques, subsiste un ensemble de constructions correspondant à la cour des hôtes et à l'ancienne entrée du prieuré, dont un logis en brique et pierre du XVIIIe siècle. L'hôtellerie, le pigeonnier, le cellier, le site archéologique, le mur de clôture, le jardin, les communs et la ferme sont inscrits au titre des monuments historiques depuis le 25 juillet 2006.
Dès le Moyen Âge, le prieuré reçut d'importantes donations : la famille de Clermont lui concéda notamment des approvisionnements en bois et divers seigneurs firent des offrandes de rentes, de blé et d'autres ressources. Le comte Raoul Ier de Clermont accorda une charretée de bois quotidienne dans la forêt de Hez‑Froidmont, donation confirmée et complétée par Louis de Blois et Catherine à la fin du XIIe siècle. D'autres dons et droits, comme des rentes pour l'achat d'habits ou des prélèvements de pêche, renforcèrent les ressources du couvent. Les rois et grands personnages accordèrent par ailleurs des lettres de sauvegarde et des protections juridiques.
Au XVe siècle, l'accroissement des biens et le relâchement des observances entraînèrent, à la demande de bienfaiteurs, une réformation imposée en 1490‑1491 : des religieuses furent envoyées de Fontevraud et la clôture rétablie, certaines religieuses reçurent des pensions et les droits de chauffage furent réorganisés et consignés pour la suite. Les effectifs du prieuré évoluèrent au fil des siècles, avec des variations selon les périodes et des réfuges occasionnels à Beauvais pendant les guerres.
Malgré des protections affichées, le prieuré subit des pillages lors des troubles du XVIe siècle et fut pillé à plusieurs reprises, puis en grande partie détruit par un incendie en 1635 ; l'église en réchappa, mais tapisseries, tableaux, livres et de nombreux documents furent perdus. Louis XIII accorda des bois pour aider à la reconstruction. Un usage local subsistait encore au XVIIIe siècle, qui voyait se rassembler de nombreux pauvres le vendredi saint pour recevoir du pain, rassemblement interdit en 1783.
La Révolution mit fin à la communauté : en 1789‑1790 le prieuré comptait encore des religieuses et possédait de nombreuses fermes, bois, terres, vignes, dîmes et revenus importants, ainsi que la collation de plusieurs cures. Les bâtiments conventuels et l'église furent démolis; seules furent conservées les constructions susceptibles d'être transformées en exploitation agricole, et une ferme occupe aujourd'hui le site. Le domaine conserve des éléments visibles : un porche proche du châtelet, des bâtiments de ferme, l'ancienne grange dîmière, le mur d'enceinte et un ancien bras de la Brêche sous ce mur.
Il existait historiquement deux couvents et deux églises — celle des religieuses dédiée à Notre‑Dame et celle des religieux dédiée à Saint‑Jean — les religieux assurant le service divin et la confession. Des reliques (sainte Réparate et saint Primitif), offertes par Thomas Candide, y étaient vénérées ; au XIXe siècle elles étaient signalées dans les églises de Clermont et d'Étouy. Parmi les prieures connues de la fondation à la Révolution figurent Mahaut (fille de la fondatrice), des dirigeantes médiévales, et plus tard des membres de familles locales comme les Romanet et Élisabeth Racine. L'ancien domaine accueille aujourd'hui des chambres d'hôtes, des logements et une ferme.