Origine et histoire
Les fouilles archéologiques conduites de 1977 à 1987 par J.C. Mège ont mis au jour une très ancienne occupation du site : une chapelle carolingienne édifiée sur les vestiges d’un bâtiment romain, puis arasée au XIe siècle par des moines clunisiens qui ont implanté un prieuré sous le vocable de Saint-Blaise et une église dédiée à Notre-Dame-des-Églises. Au milieu du XIIe siècle fut construite une grande église à trois nefs, démolie vers la fin du XIVe siècle. Au XVe siècle, un four à chaux est installé sur le site, puis une chapelle — l’édifice actuel — est reconstruite à l’emplacement du chœur de l’église priorale romane en réutilisant les matériaux présents. Après la ruine de l’église paroissiale Saint-Michel au XVIe siècle, le culte est transféré dans l’église du prieuré, qui, dédiée d’abord à Notre-Dame puis à Saint-Blaise (1637), devient paroissiale au XVIIe siècle. Une chapelle latérale dédiée à Sainte-Anne est édifiée dans les ruines de l’absidiole sud en 1641, date portée sur la clé de voûte. Lors de la visite pastorale de 1664, la chapelle Saint-Anne est signalée en bon état tandis que l’église apparaissait mal entretenue et partiellement ruinée ; elle est remise en état en 1691 par Jean Arlot, maître maçon de Rousset, et restera en service jusqu’en 1791, date de la bénédiction de la nouvelle église Saint-Blaise, aux Clots. Le prieuré est ensuite peu à peu abandonné et la chapelle Sainte-Anne s’écroule au XIXe siècle. Les fouilles ont permis de restituer le plan de l’église priorale romane et, partiellement, ceux des édifices antérieurs.
Un prieuré est un monastère placé sous l’autorité d’un prieur : il peut être indépendant ou dépendre d’une abbaye plus importante, et le terme désigne aussi le bénéfice paroissial (notamment la dîme) ou, dans les ordres hospitaliers, une circonscription administrative. Les établissements prieural présentent des formes variées — prieurés ruraux, prieurés conventuels ou prieurés-cures — et, selon leur importance et leur autonomie économique et humaine, peuvent évoluer vers le statut d’abbaye. Certains prieurés, de fondation seigneuriale, ont été fortifiés et jouaient un rôle de surveillance et d’attraction pour la population environnante.