Origine et histoire du Prieuré du Val Saint-Benoit
Le prieuré du Val Saint-Benoît est situé sur la commune d'Épinac (Saône-et-Loire), au creux d'un vallon dans la forêt des Battées. En 1237-1238, à la suite d'un vœu à la Vierge, Gaultier, seigneur de Sully, sa femme et son fils donnent le lieu appelé Val-Saint-Benoît aux frères venus du prieuré de Val-Croissant, filiation de l'abbaye du Val-des-Choues. Cet ordre, établi en 1197 sous la règle de saint Benoît, répartissait pour chaque moine une parcelle de terre et fit édifier rapidement l'église. Gaultier meurt le 5 mars 1240 et est inhumé dans l'église ; son fils Hugues, chanoine d'Autun, fit réaliser un bas-relief représentant ses obsèques. En 1359, en pleine guerre de Cent Ans, le prieuré est endommagé par les Anglais. Au XVe siècle est édifiée la chapelle des Loges, un exemple de gothique flamboyant, tandis que le cloître est détruit en 1541. Le prieuré prospère jusqu'en 1400, puis sa vie monastique s'étiole, notamment après l'instauration du régime de la commende, et il est supprimé en 1705. Abandonné depuis la fin du XVIIe siècle, le site n'entame de mesures de sauvegarde qu'à partir des années 1970. Les propriétaires confient alors à la Société des amis des arts et de l'histoire d'Autun la mission de conserver et réhabiliter le monument dans le cadre de l'opération « Renaissance du prieuré du Val Saint-Benoît », placée sous la présidence d'honneur de la duchesse de Magenta, propriétaire des lieux, et lancée en février 1973 avec le soutien de l'historien Raymond Oursel. À l'occasion des Journées européennes du patrimoine 2022 on a célébré les quarante ans de restauration du Val Saint-Benoît. L'église et la chapelle des Loges, bâtie en appendice latéral, ont été classées au titre des monuments historiques par un arrêté du 23 octobre 1926. Depuis 1982, des religieuses appelées par l'évêque d'Autun — les sœurs de Bethléem et de l'Assomption de la Vierge, communauté fondée en 1950 et inspirée par la vie cartusienne — sont installées sur le site et ont fondé le monastère Notre-Dame-d'Adoration, doté d'un cloître composé d'une quinzaine d'ermitages. Elles assurent la restauration du lieu et vivent de la vente de produits d'artisanat religieux, notamment des statues, de la faïence, des objets en cuir et des icônes. La documentation sur le prieuré comprend notamment un article de Michel Le Cam (Images de Saône-et-Loire, 1973) et un mémoire de l'abbé Paul Muguet (Société éduenne, 1909), et des références en ligne sont accessibles dans la base Mérimée ainsi que sur les portails consacrés à l'architecture chrétienne, aux monuments historiques, au monachisme et au département de Saône-et-Loire. On peut également se reporter aux listes des monuments historiques de Saône-et-Loire et des abbayes et monastères français actifs, ainsi qu'aux notices sur Épinac et le diocèse d'Autun.