Origine et histoire du Prieuré Notre-Dame d'Availles
Le prieuré Notre‑Dame d'Availles, installé dans le lieu‑dit Availles à Nouaillé‑Maupertuis, conserve une chapelle romane, un portail gothique flamboyant et les vestiges d'un logis. Il est attesté dès le début du XIIe siècle par des actes de donation et le toponyme Availles, issu du latin Avalia mentionné en 1156, renvoie à sa situation au‑dessus de la vallée du Miosson. Le cartulaire dit Grand‑Gauthier, du XIVe siècle, signale le prieuré et ses moines comme dépendant de l'ordre de Grandmont. Les bâtiments primitifs ont été édifiés par des moines de l'abbaye de Nouaillé‑Maupertuis, distante d'environ deux kilomètres. Le prieuré a connu d'importantes transformations au XVe siècle sous l'abbatiat de Raoul du Fou, dont le portail flamboyant reste l'élément le plus remarquable. Il est resté en activité jusqu'en 1602 ; depuis la fin du Moyen Âge la chapelle est dédiée à saint Blaise et ne servait alors qu'à célébrer une messe annuelle. Les éléments actuels des bâtiments résultent d'édifications postérieures, après les guerres de religion et au XVIIIe siècle ; une tour de défense et un pont mobile datent de ces campagnes.
La chapelle, de style roman, conserve un chœur que Barbier de Montault a daté du XIe siècle ; il présente une voûte en plein cintre et des traces de peintures figurant des personnages et des médaillons animaliers. La nef, voûtée en berceau et composée de deux travées, remonte aux aménagements réalisés lors de l'implantation des moines grandmontains, qui ont modifié l'édifice antérieur. La porte de la chapelle, à l'origine percée en arcs brisés, a été remaniée au XVe siècle et remplacée par un linteau droit.
Le portail, accolé au flanc droit de la chapelle, est un ouvrage gothique flamboyant du XVe siècle — témoignant, selon les sources, du troisième quart de ce siècle — élevé sous l'autorité de Raoul du Fou. Sa baie en accolade est encadrée de contreforts coiffés de pinacles fleuronnés. Deux panneaux situés de part et d'autre de la pointe de l'arc portent respectivement les armes du roi de France Louis XI et de la reine Charlotte de Savoie, tandis que, sous l'arc, l'armoirie de Raoul du Fou (« d'azur à une grande fleur de lys d'argent, portant deux éperviers affrontés de même, becqués et membrés d'or ») est soutenue par deux anges et accompagnée d'une crosse et d'une mitre, rappelant la double fonction de son titulaire.