Prieuré Notre-Dame et Saint-Étienne de Villiers à Villeloin-Coulangé en Indre-et-Loire

Patrimoine classé Patrimoine religieux Prieuré

Prieuré Notre-Dame et Saint-Étienne de Villiers

  • 330 Villiers
  • 37460 Villeloin-Coulangé
Prieuré Notre-Dame et Saint-Étienne de Villiers
Prieuré Notre-Dame et Saint-Étienne de Villiers
Prieuré Notre-Dame et Saint-Étienne de Villiers
Prieuré Notre-Dame et Saint-Étienne de Villiers
Crédit photo : Joël Thibault - Sous licence Creative Commons
Propriété d'une société privée

Période

2e moitié XIIe siècle

Patrimoine classé

Le prieuré (cad. YC 4) : inscription par arrêté du 8 novembre 1988

Origine et histoire du Prieuré Notre-Dame et Saint-Étienne de Villiers

Le prieuré Notre‑Dame et Saint‑Étienne de Villiers est situé à Villeloin‑Coulangé, près de Loches, en Indre‑et‑Loire ; il est inscrit au titre des monuments historiques depuis le 8 novembre 1988. Il aurait été fondé par Henri II Plantagenêt, avec une charte de fondation datée de 1162, et les douze premiers ermites de Grandmont s’y seraient installés dès 1157 dans des cabanes en bois ; l’ensemble des bâtiments remonte à la fin du XIIe siècle. Le prieuré dépend de l’ordre de Grandmont, fondé par saint Étienne de Muret, qui se développa surtout aux XIIe et XIIIe siècles. Henri II confirma ses dons en 1162, accordant notamment une rente de 36 livres et environ cent à cent‑vingt hectares de bois, landes et prairies. Comme les autres établissements grandmontains, Villiers est implanté à l’écart, en pleine nature, et organisé autour d’un ancien cloître en bois aujourd’hui détruit. Les extrémités est et ouest de l’église ainsi que l’aile occidentale ont été démolies ; l’aile orientale abritait le dortoir aux deux niveaux et l’aile méridionale le réfectoire et la cuisine au rez‑de‑chaussée, avec les cellules des moines à l’étage ; cette dernière a fait l’objet de transformations au XVe siècle. Le prieuré fut incendié par les Huguenots au XVIe siècle et se trouva en mauvais état au XVIIe siècle. Au Moyen Âge la maison comptait plusieurs dizaines de frères ; la réorganisation de l’ordre par le pape Jean XXII en 1317 réduisit le nombre de maisons et transforma Grandmont‑Villiers en prieuré placé sous l’autorité du prieur. Les guerres et la peste entraînèrent une forte réduction des effectifs, aggravée au XVe siècle par la mise en commende des maisons en 1495, système qui affaiblit leur vie monastique et leurs ressources. En 1772, la maison‑mère et ses biens limousins furent donnés à Louis‑Charles du Plessis d’Argentré et les revenus de Villiers furent attribués au séminaire de Tours ; les derniers frères quittèrent alors la maison. Le commendataire Louis‑Jacques de Baraudin obtint l’autorisation de détruire une partie des bâtiments en 1780, transformant notamment le sanctuaire en grange ; la propriété fut vendue comme bien national en 1792. Rachetée en 1851 par François‑Xavier Branicki puis complétée en 1878 par Constantin‑Grégoire Branicki, elle servit de ferme et de rendez‑vous de chasse jusqu’en 1963, puis connut un court usage artisanal avant d’être partiellement abandonnée. Des restaurations et une relance spirituelle intervinrent au XXe siècle : la maison fut louée en emphytéose en 1980 pour y établir, avec l’accord de l’archevêque de Tours, des ermites inspirés de la règle de saint Étienne de Muret ; frère Philippe‑Étienne Permentier, aidé à partir de 1983 par deux compagnons, contribua à la rénovation de la chapelle et de certaines ailes et à la restauration d’une vie communautaire contemplative. Le prieuré est ouvert au public une partie de l’année, les dimanches après‑midi, et les frères participent au pèlerinage annuel à Ambazac, lieu de vie de saint Étienne de Muret. L’architecture porte la trace de destructions successives : en 1360 le portique, le parloir et la chapelle des hôtes furent touchés ; vers 1650 les galeries du cloître et un escalier d’accès au premier étage furent ruinés ; en 1724 des travaux et démolitions affectèrent l’ouest de l’église, des piles et des latrines ; en 1780 furent détruits l’autel et le sanctuaire, la salle capitulaire et la façade du bâtiment ouest ainsi que plusieurs pièces d’accueil ; après 1851 un couloir fut modifié et l’effondrement de la voûte de la nef survint en juillet 1902. L’isolement forestier du site correspond aux exigences de la règle de Grandmont, favorisant la prière, le silence et le recueillement des religieux.

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