Origine et histoire
Le prieuré Saint-Germain de Faucon est un ensemble de bâtiments religieux situé sur la commune de Faucon, dans le Vaucluse. Plusieurs campagnes de fouilles menées depuis 1989 ont mis au jour, à l'emplacement de l'église, les vestiges d'une ancienne villa gallo‑romaine abandonnée au IVe siècle. L'utilisation du site au Moyen Âge débute par l'installation d'une nécropole, puis d'un petit établissement monastique dès le XIe siècle. Les ruines de la villa furent réutilisées pour bâtir une première église à nef unique, en fonctionnement jusqu'à l'an mil. L'acquisition du prieuré par l'abbaye Saint‑Philibert de Tournus, intervenue au XIe siècle et confirmée par une bulle papale de Calixte II en mai 1119, voit l'édification d'une nouvelle église aux murs plus épais, respectant cependant le plan primitif. Depuis la vente du domaine parmi les biens nationaux en 1792, le prieuré appartient à des propriétaires privés. Il est inscrit au titre des monuments historiques depuis le 7 avril 1992.
Des bâtiments résidentiels s'installent au sud‑est de l'église, organisés à l'intérieur d'un enclos dès le XIe siècle. La taille du domaine au Moyen Âge demeure mal connue ; l'inventaire établi lors de la vente de 1792 mentionne toutefois des terres s'étendant au nord‑ouest du prieuré et autour du village, correspondant approximativement au vallon du ruisseau du Gournier. L'église Saint‑Germain, édifiée à flanc de coteau à environ 250 mètres du ruisseau, occupe la pointe méridionale du vallon. Après l'arasement de la villa gallo‑romaine, le chevet rectangulaire de l'église primitive s'adosse aux murs antiques de la partie orientale du petit enclos funéraire implanté sur place, et le mur sud de la nef prend appui sur le mur de l'ancienne villa ; les sépultures de la nécropole se situaient en dehors de la nef primitive. La seconde église reprend l'emplacement et le schéma de la première, avec une taille légèrement supérieure et une nef augmentée de deux chapelles latérales. Elle est entièrement remaniée à l'intérieur au XVIIIe siècle pour être transformée en habitation privée, tout en conservant les volumes extérieurs, les voûtes de la nef et de la chapelle méridionale ainsi que la tour qui la surplombe.