Origine et histoire du Prieuré Saint-Louis-de-la-Rougemare
L'ancienne chapelle Saint‑Louis, issue du prieuré Saint‑Louis‑de‑la‑Rougemare, est située place de la Rougemare à Rouen, en Seine‑Maritime, et accueille aujourd'hui le théâtre de la chapelle Saint‑Louis. Elle est classée au titre des monuments historiques depuis le 16 septembre 1957. En 1675 la prieure Elisabeth Colbert transfère le prieuré de la rue Cauchoise à la place de la Rougemare, sur le site d'un ancien jeu de paume, et le nomme Saint‑Louis‑de‑la‑Ville pour le distinguer du séminaire Saint‑Louis. La vente de l'ancienne implantation permet le transfert et la construction des bâtiments conventuels. La chapelle, dédiée à la Trinité, a été construite grâce au soutien de Jacques‑Nicolas Colbert par l'architecte Charles Chamois et dédicacée en 1683 par l'abbé de Fieux, grand vicaire de l'archevêque. En 1742 le prieuré est réuni aux bénédictines « Crépines » du couvent Saint‑Hilaire, et leur supérieure, madame Heiss, devient prieure. Fermé à la Révolution, le prieuré est d'abord occupé par une gendarmerie. En 1795 la chapelle sert de lieu de culte aux prêtres insermentés, puis elle est utilisée comme magasin. Elle accueille ensuite l'école Saint‑Louis, puis l'école Théodore‑Bachelet. Menacée de démolition en 1894 en raison de son mauvais état, la chapelle est sauvée par les concerts de l'organiste Albert Dupré. De 1895 à 1930 elle sert de dépôt pour le service de la voirie de Rouen, puis elle est restaurée entre 1930 et 1935 et devient un gymnase municipal. En 1977 Jean Lecanuet inaugure un lieu culturel dans l'édifice, qui est officialisé comme théâtre en 1991 et accueille des compagnies régionales. Parmi les prieures figurent Marie Gobelin (décédée en 1681), Elisabeth Colbert — fille de Nicolas Colbert et de Marie Lemercier, religieuse de l'abbaye de Saint‑Saëns, et belle‑sœur du président au parlement Claude Pellot —, Marie de Grieu, connue pour avoir pris soin de la future Madame de Staal‑Delaunay, Françoise de Briquemault, Louise d'Heiss et Madeleine Planteroze, religieuse de Saint‑Amand. Des notices et études, notamment des travaux de François Lemoine et Jacques Tanguy, François Farin et Renaud Benoît‑Cattin, documentent l'histoire de la chapelle et du prieuré.