Promenade du Peyrou à Montpellier dans l'Hérault

Patrimoine classé Patrimoine des loisirs Jardin

Promenade du Peyrou à Montpellier

  • Promenade du Peyrou
  • 34000 Montpellier
Promenade du Peyrou à Montpellier
Promenade du Peyrou à Montpellier
Promenade du Peyrou à Montpellier
Crédit photo : ByacC - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

4e quart XVIIe siècle, XVIIIe siècle

Patrimoine classé

Aqueduc des Arceaux ou de Pitot, situé entre le pont du château d'eau du Peyrou et le réservoir des Arcades, y compris ce réservoir : inscription par arrêté du 9 mars 1954 ; Arc de triomphe ; pont donnant accès à l'entrée de la promenade ; promenade proprement dite avec les deux corps de garde extérieurs, les grilles d'entrée, les rampes et les murs de soutènement ; le château d'eau, son bassin et les escaliers qui l'encadrent ; le pont qui relie le château d'eau à l'aqueduc des Arceaux ou de Pitot : classement par arrêté du 18 août 1954 ; L'aqueduc, en totalité, et tous les éléments faisant partie du système d'adduction d'eau et des aménagements de la source du Lez, situé sur les communes de Montferrier-sur-Lez, de Montpellier et de Saint-Clément-de-Rivière, suivants les plans annexés à l'arrêté, pour les parties visibles sur les parcelles cadastrées suivantes : sur la commune de Montferrier-sur-Lez sur les parcelles AD16, AD59, AE32, AE55, AN51, AP72, AS149, AS127, AZ108, AZ124, AY12, AY13, AY14 et AY32 ; sur la commune de Montpellier sur les parcelles AB224, AC213, AD76, AD110, BX255, KL244, KL595, KL911, KP6, KR344, KR566, KR574, KR578, KR580, KS59, KS177, KS511, KT356, KT9, KT82 (allée Fragonard), MS4, MY356, MY357, MY476, MY489, MY732, MY734, MY789, MY795, MY796, MY797, MY805, MY806, MY814, MY815, MY818, MY905, TD144, TD145, TE42, TM3, TM7, TN7 et TN47 ; sur la commune de Saint-Clément-de-Rivière sur les parcelles AC5, AC6, AD3, AE5, AH4, AI6, AI18, AI22, AV23, AV28, AW118, AW119, AX15, AX33, AY4, AY19, AY25, BL2, BL6, BL19, BO46 ; pour les parties enterrées sous les parcelles relevant du domaine public non cadastrées suivantes : sur la commune de Montferrier-sur-Lez : chemin du Val de la Lironde, rond-point de la D112, allée Olympe de Gouges, chemins des Tennis, du Pouget, impasse de la Grande Font, montée des Picadous, chemin Neuf (D127E3), de la Font du Château, Notre-Dame, de la Calade, de l'Ayres des Masques, de la Pinède, du Pioch de Baillos ; sur la commune de Montpellier : rue de la Font-Froide, impasse de la Blanquette, rue de la Lironde, boulevard de la Lironde, route de Ganges (D986), rues André Boulloche, René Etiemble, du Professeur Maximilien Nguyen-Phong, de la Croix de Lavit, Saint-Priest, avenue Ernest Hemingway (D127), avenue des Moulins, D65, rues Jean Bart, Auguste Bérard, de la Goélette, de la Frégate, avenue du Professeur Louis Ravas, rues Edmond Lautard, Paul Rimbaud, Vélasquez, avenue Saint-Clément, rues Croix, de las Cazes, de las Sorbes, de Clémentville, avenue de Lodève, boulevarddes Arceaux ; sur la commune de Saint-Clément-de-Rivière : rond-point au croisement de la D112 et de la D145, rue du Ravin d'Embarre, allée des Lavandins, avenue du Lez, Mas de Fournel : inscription par arrêté du 22 juillet 2022

Origine et histoire de la Promenade du Peyrou

La promenade du Peyrou, esplanade de 4,59 ha à l'ouest de l'Écusson à Montpellier, occupe un promontoire autrefois appelé Puy Arquinel. Son nom occitan Peyrou signifie « pierreux ». Jusqu'au XVIe siècle la colline était une garrigue balayée par la tramontane et servait de lieu de foires et de battage ; on l'appelait aussi « mont de l'Échine » côté ouest en raison de la difficulté de la montée. En 1622 Louis XIII y fit camper son armée contre la rébellion protestante du duc de Rohan et le traité de paix connu sous le nom d'édit de Montpellier y fut signé le 19 octobre, après la destruction d'une partie de la ville. L'histoire moderne du site débute à la fin du XVIIe siècle lorsque les États du Languedoc décident d'ériger une statue équestre de Louis XIV et de créer une promenade au point culminant de la ville. Les travaux de la première promenade, menés par l'architecte Charles Augustin Daviler (dit d'Aviler), débutent en 1689 et l'esplanade est inaugurée en 1690. L'entrée triomphale qui marque l'axe de la promenade est matérialisée par un arc de triomphe édifié à la fin du siècle et servant de porte d'apparat entre la ville et la statue du roi. La statue équestre, commandée en 1685 et confiée aux sculpteurs Pierre Mazeline et Simon Hurtrelle, est installée et inaugurée en 1718. Au milieu du XVIIIe siècle, l'ingénieur Henry Pitot construit l'aqueduc Saint-Clément pour amener l'eau de la source Saint-Clément, située à neuf kilomètres, jusqu'au point le plus élevé de la ville ; ses études doivent résoudre la faible différence de niveau entre captage et réservoir ainsi que les vallonnements du terrain. La partie monumentale de l'aqueduc, longue de 880 mètres entre le réservoir dit « des Arcades » et le Peyrou, présente deux rangées d'arcades superposées : 53 grands arceaux et 183 petits ; chaque grand arceau supporte trois petits et vingt-quatre petits arceaux côté réservoir reposent sur un mur de soubassement continu. Les grands arceaux ont une ouverture de huit mètres, les petits de deux mètres soixante-dix-huit, et la hauteur moyenne de l'ouvrage à l'arrivée au Peyrou est de 21,68 mètres. Le raccordement au château d'eau se fait par un pont à trois arches édifié par Jean-Antoine Giral lors de l'aménagement des terrasses, en remplacement des arceaux terminaux de l'aqueduc. Le château d'eau, hexagonal et percé d'arcades, présente trois faces cantonnées de colonnes d'ordre corinthien ; sa composition a été modifiée au cours du temps, notamment par le remplacement de la coupole en pierre par une voûte en ciment. L'aménagement définitif de la place est conduit par Jean-Antoine Giral et Jacques Donnat, qui poursuivent et achèvent le plan d'ensemble adopté ; la sculpture ornementale est due à Faure et Dupy et la ferronnerie à Bongue. La promenade se compose d'une partie haute centrale, avec le château d'eau et la statue, et d'une promenade basse qui entoure la première sur trois faces ; des rampes, perrons, escaliers et échauguettes ornées de tables et de motifs sculptés assurent les liaisons avec la ville, tandis que des grilles ferment les allées latérales. La statue du roi, disparue pendant la Révolution, est remplacée en 1838 par une nouvelle œuvre de Jean-Baptiste Joseph Debay, fondue par Carbonneaux. Aux XIXe et XXe siècles, le site s'enrichit de sculptures d'Injalbert, de grilles en 1883, de la pose d'un cadran solaire analemmatique en 1927 et reste marqué par la prise d'une photographie symbolique du résistant Jean Moulin en 1939. D'importants travaux de rénovation sont menés depuis les années 1980 pour préserver l'ensemble. Le site bénéficie de protections au titre des monuments historiques : l'aqueduc des Arceaux et son réservoir ont été inscrits en 1954, l'arc de triomphe, la promenade, le château d'eau, les grilles, rampes, murs de soutènement et le pont de liaison ont été classés la même année, et l'aqueduc a fait l'objet d'une inscription complémentaire en 2022. L'ensemble du Peyrou demeure un belvédère historique associant architecture hydraulique, décor urbain et panorama sur le territoire.

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