Origine et histoire
En 1966 l'architecte et décorateur Michel Dufet et son épouse Rhodia, fille du sculpteur Antoine Bourdelle, achètent trois maisons rurales qu'ils aménagent en résidence secondaire parfois appelée "Manoir du Coudray". Entre 1966 et 1969 ils constituent la propriété en acquérant plusieurs parcelles pour former un ensemble d'environ 7 000 m² sur lequel se dressent plusieurs bâtiments ruraux. Dès la première acquisition, Michel Dufet entreprend la transformation des bâtiments et la création d'un jardin destiné à servir d'écrin aux sculptures de Bourdelle. Le Musée-jardin départemental Bourdelle, situé à Égreville (Seine-et-Marne), est un musée d'art en plein air qui présente cet ensemble d'œuvres de l'artiste. Le jardin a été conçu comme un contrepoint extérieur au musée installé dans l'ancien atelier parisien de Bourdelle et accueille des bronzes originaux intégrés à des parterres dessinés dans l'esprit art déco et en référence à la tradition des parcs à la française. Il conserve quelques arbres anciens et repose sur un plan organisé mêlant pelouses, parterres à broderies de buis et massifs de vivaces ou annuelles aux coloris variables selon les saisons. Des groupes de conifères structurent l'espace tandis que des rideaux de peupliers et des palissades végétales ferment certaines perspectives. Cette composition paysagère, qui s'inspire des modèles formels et de l'esthétique art déco, semble être la seule réalisation horticole connue de Michel Dufet. Le jardin sert de cadre à un ensemble de 56 sculptures en bronze d'Antoine Bourdelle, installées progressivement entre 1967 et le début des années 1980, pour la plupart réalisées en vue de leur implantation sur place. L'emplacement de chaque bronze a été défini en priorité pour son effet décoratif dans le dispositif paysager plutôt que pour une présentation strictement didactique de l'œuvre. Parmi les grandes pièces présentées figurent notamment Héraklès archer, le Centaure mourant, des bas‑reliefs du décor du Théâtre des Champs‑Élysées et la statue équestre du général Alvear accompagnée de ses figures allégoriques. Après le décès de Rhodia Dufet‑Bourdelle en 2002, le département de Seine‑et‑Marne hérite du lieu et entreprend les travaux permettant d'ouvrir les jardins au public ; la maison demeure fermée aux visites.