Origine et histoire de la Fosse
Le puits n°2 de la fosse dite Sabatier, de la Compagnie des mines d'Anzin, fait partie d'un ancien charbonnage situé à Raismes. La fosse, baptisée en l'honneur de Maurice Sabatier, a été ouverte en juillet 1910 : le fonçage du puits n°2, de 3,65 m de diamètre, a commencé le 12 juillet 1910 et celui du puits n°1, de 5 m, trois jours plus tard. Les deux puits, implantés à 24 m d'altitude et distants de 36 m, ont atteint le terrain houiller vers 194–200 m de profondeur (200 m pour le puits n°1 et 194 m pour le puits n°2). L'extraction a débuté en 1913 mais la Première Guerre mondiale a interrompu l'exploitation; la fosse a été reconstruite et a repris l'activité le 16 octobre 1920. Pendant l'entre-deux-guerres la production a fortement augmenté malgré des venues d'eau importantes qui ont parfois paralysé les chantiers. Nationalisée en 1946 et intégrée au Groupe de Valenciennes, la fosse conserva son autonomie et fut modernisée en 1955. Lors de cette modernisation, le chevalement du puits n°2 fut remplacé par le chevalement provenant de la fosse n°1-1bis de La Clarence, deux bigues furent ajoutées à l'arrière et la machine d'extraction fut remplacée par une installation plus puissante. Les travaux de modernisation, achevés en 1957, permirent à Sabatier de concentrer l'extraction de la fosse n°3 des mines de Vicoigne et d'assurer l'extraction et le service des deux puits, les fosses n°2 et 3 de Vicoigne assurant le retour d'air. La fosse La Grange fut, à son tour, regroupée sur le site en 1974. L'exploitation du siège Sabatier prit fin en 1980; les puits n°1 et n°2, respectivement profonds de 744 et 585 m, furent remblayés en 1985 et la plupart des installations furent détruites en 1986. Seul le chevalement du puits n°2 a été conservé, le faux-carré ayant été démantelé peu après la démolition du chevalement n°1. La commune de Raismes acquit le site en 1994 et le carreau de fosse, ainsi que les terrils, furent réaménagés en sentiers de randonnée et espaces naturels; Charbonnages de France a matérialisé les têtes des puits au début du XXIe siècle et le BRGM y effectue des inspections annuelles. Le chevalement du puits n°2 fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques depuis le 18 mars 2010; l'église Sainte-Cécile et son presbytère ont été inscrits le 1er décembre 2009. L'ensemble constitué par le chevalement, les trois terrils, les cités, l'église, le presbytère et l'école a été inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco le 30 juin 2012. Trois terrils résultent de l'exploitation : les n°174, 175 et 175A, tous classés au patrimoine mondial ; les terrils 174 et 175 sont de forme conique et boisés, le 174 ayant vu son sommet exploité tout en conservant une grande partie de son volume, tandis que le 175A est un terril plat, boisé et contigu au 175. Autour de la fosse, la Compagnie d'Anzin fit édifier d'importantes cités ouvrières, complétées après la nationalisation par des logements de type Camus hauts et d'autres modèles ; les Camus hauts ont ensuite été détruits tandis que l'essentiel des cités a été rénové. L'église Sainte-Cécile et son presbytère, construits par des mineurs polonais en 1924, furent détruits par un incendie dans les années 1970 puis reconstruits à l'identique. Des écoles destinées aux enfants des mineurs complétaient l'ensemble urbain et font également partie du périmètre inscrit au patrimoine mondial. Aujourd'hui, le carreau de fosse ne conserve que le chevalement du puits n°2 ; le reste des installations a disparu, mais le site et ses éléments paysagers ont été réaffectés à des usages de promenade et de mémoire industrielle.