Origine et histoire du Puits Sainte-Richarde
Le puits Sainte-Richarde, classé monument historique depuis 1930, est situé rue Deharbe à Andlau (Bas-Rhin). Il provient de l'ancien cloître de l'abbaye fondée vers 880 par Richarde, épouse de l'empereur Charles III le Gros. L'abbaye, composée de chanoinesses séculières et dirigée par une abbesse princesse d'Empire, subsista jusqu'à la Révolution ; son église, dédiée aux saints Pierre et Paul, devint paroissiale à cette époque. L'édifice primitif du IXe siècle fut remanié à plusieurs reprises : le pape Léon IX reconstruisit l'église dont subsistent les soubassements du chœur, la crypte, le mur ouest de la nef et des vestiges dans le transept. Le massif occidental fut relevé au milieu du XIIe siècle, la croisée du transept et le chœur actuels furent rebâtis vers 1170, et le bras nord fut largement reconstruit vers 1445 avec des tourelles d'escalier desservant les tribunes. Entre 1698 et 1703, la nef, les sacristies et les parties hautes du transept et du chœur furent reconstruites (une clé de voûte de la nef porte la date 1700) ; le massif occidental fut restauré et pourvu en 1704 d'un clocher complété en 1732 par un niveau octogonal surmonté d'un toit à l'impériale et d'un lanternon. Les bâtiments conventuels ont ensuite été l'objet de reconstructions et d'aménagements successifs : le logis abbatial fut reconstruit en 1759, la maison du portier en 1727, la maison du syndic porte la date 1608, et d'autres corps de bâtiments datent des XVIe au XVIIIe siècles, avec des vestiges d'ouvrages antérieurs. Certaines maisons conservent des éléments romans, comme des arcatures de l'ancienne salle capitulaire, et d'anciennes inscriptions indiquent des phases de construction en 1573 et 1583. Après la vente et la division des bâtiments à la Révolution, le logis abbatial accueille aujourd'hui la maison de retraite Stoltz Grimm. Le puits, daté de 1513, a été déplacé et se trouve désormais rue Deharbe.