Origine et histoire de la Pyramide du bois de Vincennes
L'obélisque dit Louis XV, aussi appelé pyramide du bois de Vincennes, pyramide de Louis XV, pyramide du polygone ou obélisque du polygone, est érigé au centre du bois de Vincennes, aujourd'hui dans le 12e arrondissement de Paris. Il se dresse sur un terre-plein au milieu du carrefour de la Pyramide, point d'où rayonnent plusieurs voies dont la route de la Pyramide, la route du Champ-de-Manœuvre, la route de Bourbon, la route de la Faluère et la route Royale-de-Beauté. L'emplacement était autrefois à la limite entre les communes de Vincennes et Fontenay-sous-Bois, puis a été intégré au 12e arrondissement après l'annexion du bois en 1929.
L'obélisque est élevé en 1731 pour commémorer le reboisement du bois de Vincennes mené par Alexandre Claude Lefebvre de la Faluère sur ordre de Louis XV. Il est décoré par les frères Slodtz, Sébastien-Antoine et Paul-Ambroise, tandis que leur frère Michel-Ange se trouvait alors à Rome. En 1799, à l'occasion d'une cérémonie de deuil organisée dans le bois, le monument est restauré, le globe sommitale est peint en noir et l'inscription « Vengeance ! » y est apposée. Il fait l'objet d'une nouvelle restauration en 1858, est classé au titre des monuments historiques par un arrêté du 19 octobre 1946, puis restauré à nouveau en 1982.
La tradition populaire situe l'obélisque à l'emplacement du chêne sous lequel saint Louis rendait la justice au XIIIe siècle. Le monument a donné son nom au carrefour de la Pyramide et à la route de la Pyramide, tandis que la Faluère, mentionnée sur l'obélisque, a inspiré le nom de la route de la Faluère.
La pierre adopte une silhouette pyramidale et un ordre rustique ; chaque face porte un cartouche de style rocaille. Deux cartouches, orientés à l'est et à l'ouest, portent les armes de France ; les deux autres portent une inscription latine rappelant la date du reboisement, 1731, ainsi que les noms d'Alexandre Claude Lefebvre de la Faluère et de Louis XV. Ces cartouches surmontent des mascarons qui déversent une eau sculptée le long du socle, faisant de l'ensemble une fontaine. Le socle est quadrangulaire dans sa partie supérieure et circulaire dans sa partie inférieure, se prolongeant au sol par des degrés inclinés, et l'ensemble était entouré de six bornes en pierre dont seules deux étaient encore d'origine en 1986.
Le sommet est formé d'un globe surmonté d'une aiguille en bronze doré portant une croix indiquant les points cardinaux, signe que l'obélisque servait aussi de repère, notamment pour les chasseurs. À la fin des années 1960, l'IGN a apposé un repère de nivellement NGF sur la face est, dix centimètres au‑dessus de la base du socle.
L'obélisque figure sur l'une des toiles peintes par Maurice Chabas en 1902 pour le décor de l'hôtel de ville de Vincennes ; ce tableau a été classé au titre des objets monuments historiques en 1982. Plusieurs esquisses issues du concours lancé en 1898 pour ce décor, conservées au Petit Palais, représentent également l'obélisque, notamment celle de Paul Schmitt.
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