Origine et histoire
Le Quai des Déportés, situé en gare de Compiègne, est un lieu de mémoire consacré aux déportations perpétrées pendant la Seconde Guerre mondiale. Entre 1942 et 1944, cinquante-deux convois de déportés sont partis de cette gare, qui se trouve en partie sur le territoire de Margny‑lès‑Compiègne. Les personnes déportées, juives et prisonniers politiques, provenaient notamment des anciennes casernes de Royallieu, transformées en camp d'internement connu sous le nom de Frontstalag 122. À pied, elles traversaient la ville par la rue de Paris jusqu'à la gare avant d'être acheminées vers des camps comme Dachau, Buchenwald, Auschwitz ou Neuengamme. De 1941 à 1944, la gare a servi de point de passage pour les prisonniers arrivant au camp de Royallieu ; à partir de 1942 elle a également été utilisée pour les départs vers les camps de concentration et d'extermination. Compiègne fut le premier centre de déportation des prisonniers politiques : près de 50 000 Français, sur les 139 000 déportés français, ont transité par cette gare. Un monument commémoratif a été érigé en gare en 1959 pour se souvenir des personnes déportées. Le « Quai des Déportés » a été classé au titre des monuments historiques par arrêté du 7 septembre 2001. La gare de Compiègne, située à environ 700 mètres du centre‑ville, est une gare de la ligne de Creil à Jeumont, mise en service en 1847 par la Compagnie des chemins de fer du Nord et desservie aujourd'hui par la SNCF.