Origine et histoire
La redoute d'Arbaud est une fortification située à Trois-Rivières, sur l'île de la Basse-Terre en Guadeloupe. Construite à la fin du XVIIIe siècle comme ouvrage passager, principalement en bois, elle faisait partie d'un dispositif défensif côtier destiné à empêcher les débarquements ennemis. Dans le contexte de la guerre franco-anglaise (1778-1783), liée au soutien français à la guerre d'indépendance américaine, le comte d'Arbaud chargea Labbé de Talsy de réaliser en urgence des ouvrages défensifs entre septembre 1778 et mars 1780. La redoute fut implantée sur le rebord d'une crête à l'est des monts Caraïbes, sur la rive droite de la rivière Grande Anse, afin de renforcer les batteries orientales, contrôler la baie de Grande Anse et bloquer l'accès au plateau du Palmiste. Elle s'inscrivait dans une ligne de défense comprenant, à l'est de la Grande Anse, la redoute Gagneron, la batterie de Marre et la redoute du Bois. En 1779, la redoute d'Arbaud était armée d'un canon de calibre 18 et de deux canons de calibre 6, tandis que la batterie De Launay, en position haute en arrière, disposait de quatre canons de calibre 18. Après le déclenchement de la Révolution française, les Anglais attaquèrent en avril 1794 et débarquèrent au Gosier sur la Grande-Terre ; la redoute d'Arbaud et la batterie De Launay, tenues par les compagnies des capitaines Roger et Icard, constituèrent alors les premières lignes en vue d'affrontements qui eurent lieu dans le secteur de Baillif. L'ouvrage resta en fonction au moins jusqu'en 1798 avant d'être abandonné. En 2010, des sondages en zone boisée mirent au jour un fossé isolant une plateforme estimée à environ 670 m2. La poursuite des fouilles permit de retrouver la porte maçonnée, la passerelle et le fossé protégeant la redoute. Une seconde campagne archéologique eut lieu en 2012 et la surface de la plateforme y fut également évaluée à environ 800 m2. Les vestiges de la redoute d'Arbaud ont été inscrits aux monuments historiques le 27 avril 2016. Une publication de Y. Tristan propose une étude archéologique détaillée de cet ouvrage.