Patrimoine classé

Façades et toiture de l'ancien hôtel, y compris les terrasses et escaliers ; à l'intérieur de l'ancien hôtel, véranda, grand hall, grand escalier et sa cage, couloirs et halls secondaires du rez-de-chaussée surélevé avec leurs aménagements et éléments de décor (boiseries, blocs de boîtes aux lettres, luminaires, glaces, . . . ) ; passerelle d'accès au jardin au-dessus de la traverse Regina ; jardin situé sur les parcelles 36 et 227, y compris les fabriques et les façades et toiture de l'ancienne buvette ; monument à la reine Victoria, sur le domaine public (cad. HB 35, 36, 227) : inscription par arrêté du 6 juillet 1992

Origine et histoire

À proximité des arènes de Cimiez, l'édifice connu aujourd'hui sous le nom de Regina, anciennement Excelsior Hôtel Regina, est un ancien palace de Nice (Alpes-Maritimes) dont le sous-sol peut renfermer des vestiges archéologiques ; le monument à la reine Victoria, réalisé par le sculpteur Louis Maubert, s'y trouve aussi. Entre 1897 et 1935, l'Excelsior Régina Palace occupait la colline de Cimiez, sur le boulevard du même nom ; il a été transformé dans les années 1930 en immeuble d'habitation. Après l'annexion du comté de Nice à la France en 1860, l'accès aux collines restait difficile, mais à partir de 1879 la colline de Cimiez devint un placement prisé pour d'importants programmes immobiliers ; la voie reliant l'avenue Désambrois aux arènes fut rendue carrossable en 1881 et, en moins d'une décennie, les terres agricoles firent place à des demeures et hôtels de luxe accueillant l'aristocratie européenne. L'idée d'un immense palace, conçu pour une clientèle exigeante et fortunée, prit forme à la fin du siècle ; le projet fut confirmé en 1895 alors qu'on promettait à la reine Victoria la construction d'un hôtel-résidence offrant électricité, tout-à-l'égout et chauffage central. Les terrassements commencèrent et l'hôtel fut achevé en moins de deux ans, au début de 1897 ; administré par une société d'exploitation, il prit le nom d'Excelsior Hôtel Regina et la reine y séjourna à plusieurs reprises entre 1897 et 1899. Réquisitionné pendant la Première Guerre mondiale, l'hôtel servit d'hôpital militaire, puis fut racheté le 28 janvier 1920 par une société immobilière qui le rebaptisa Hôtel Regina. Le krach de 1929 et l'évolution des pratiques balnéaires fragilisèrent les hôtels collinaires ; l'établissement déclara faillite en 1934, fut vendu aux enchères l'année suivante et, en 1937, une nouvelle copropriété nommée « Le Regina » transforma les quelque quatre cents chambres en quatre-vingt-dix-huit appartements. Le peintre Henri Matisse y vécut de 1938 à 1943 dans un vaste appartement-atelier. La construction fut confiée à l'architecte Sébastien-Marcel Biasini, tandis que François-Félix Gordolon signa la partie métallique, les fers forgés, la couronne surplombant les appartements royaux et la décoration intérieure ; Gustave Eiffel participa à la réalisation de la couronne pour accélérer les travaux. L'édifice couvre 6 260 m² répartis sur cinq étages plus un niveau sous combles, et sa façade s'étend sur 150 mètres au total, dont 104 mètres au sud et 45 mètres au sud-est. Le décor, caractéristique de la Belle Époque, multiplie placages en stuc, oriels verticaux, combles couronnés de coupoles, marquises de verre et touches d'orientalisme, offrant un aspect luxueux et abondant ; la couronne en fer forgé de l'aile gauche est l'œuvre de Gordolon. L'intérieur était très moderne pour l'époque : ascenseurs à tous les étages, chauffage central et eau chaude assurés par des chaudières à charbon (puis au mazout à partir de 1957), réseau d'assainissement souterrain et éclairage électrique par lampes à incandescence de type Edison. Le jardin, situé en vis-à-vis de l'hôtel et accessible par une passerelle en marbre et métal ouvragé, couvre 8 250 m² sur un terrain rehaussé avec les terres extraites des fondations ; dès 1897 il fut aménagé en promenade avec pelouses, végétation exotique, céramiques vernissées, serre, buvette, terrains de badminton et de croquet et une piste cyclable. Peu d'éléments d'origine subsistent aujourd'hui : la serre a été remplacée par un solarium, les espaces gazonnés par un court de tennis et le parc a perdu son ancien attrait. À l'entrée sud se dresse la statue en marbre blanc représentant la reine Victoria recevant des fleurs, œuvre inaugurée le 12 avril 1912 par Louis Maubert. L'ensemble a été inscrit aux monuments historiques le 6 juillet 1992 : façades, toitures, terrasses et escaliers ; à l'intérieur, la véranda, le grand hall, le grand escalier et sa cage, ainsi que les couloirs et halls secondaires du rez-de-chaussée avec leurs boiseries, blocs de boîtes aux lettres, luminaires et glaces ; la passerelle d'accès au jardin au-dessus de la traverse Regina ; le jardin lui-même incluant les façades et la toiture de l'ancienne buvette ; et enfin le monument à la reine Victoria situé sur le domaine public.

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