Rempart gallo-romain de Bourges dans le Cher

Patrimoine classé Vestiges Gallo-romain Remparts gallo-romains

Rempart gallo-romain de Bourges

  • 9 Rue Molière
  • 18000 Bourges
Rempart gallo-romain de Bourges
Rempart gallo-romain de Bourges
Rempart gallo-romain de Bourges
Rempart gallo-romain de Bourges
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Rempart gallo-romain de Bourges
Rempart gallo-romain de Bourges
Rempart gallo-romain de Bourges
Rempart gallo-romain de Bourges
Crédit photo : MOSSOT - Sous licence Creative Commons
Propriété de l'Etat ; propriété de la commune

Période

2e moitié IVe siècle

Patrimoine classé

Fragment de rempart gallo-romain, encastré dans le mur de clôture de la caserne Condé : classement par arrêté du 12 juillet 1886 - Dans le presbytère de la cathédrale : tour gallo-romaine, courtine qui reliait cette tour à la tour voisine et pignon d'une grande salle, lequel est percé de trois baies plein cintre surmontées de corbeaux sculptés : classement par arrêté du 22 juillet 1914 - Chapiteau recevant, au nord, la retombée de l'arc d'entrée de l'abside et ruines de la tour gallo-romaine formant le soubassement du mur de l'abside de l'ancienne chapelle Notre-Dame-de-Salles, dans le jardin de l'Archevêché : classement par arrêté du 30 novembre 1935 - Vestiges de l'ancienne enceinte gallo-romaine situés sous la cave du presbytère de la cathédrale, rue des Trois-Maillets, et sous le domicile de M. l'Archiprêtre, 9 rue Molière (cad. L 297) : classement par arrêté du 1er décembre 1964 - Segments suivants du rempart gallo-romain du Bas-Empire : courtine située au flanc nord de la cathédrale en totalité ; courtine située au revers de l'Hôtel de Ville, en totalité, adjonctions postérieures comprises (cad. IO 263, rue Bourbonnoux, 271, avenue Eugène-Brisson, 276, rue Moyenne, 540, rue des Trois-Maillets, 543 et 544, rue des Hémerettes ; le rempart au revers de l'Hôtel de Ville sépare la parcelle IO 276 des parcelles IO 271, 543 et 544) : inscription par arrêté du 7 février 1996

Origine et histoire du rempart gallo-romain

L'ancien rempart gallo-romain de Bourges ceinturait un complexe urbain d'environ 25 hectares et se situe dans le cœur historique de la ville, avec des vestiges visibles notamment rue des Trois Maillets, au 9 rue Molière et le long de la promenade des remparts. Il a été construit au Bas-Empire, probablement vers le milieu du IVe siècle, à proximité du fossé de l'ancien oppidum biturige et sur un îlot d'habitation détruit au IIIe siècle. L'espace fut réoccupé à partir du VIIe siècle par des structures d'habitation, puis par la chapelle Notre-Dame de Salles dont le chevet s'appuie sur la base d'une tour gallo-romaine. La partie sud du rempart a été perturbée par l'implantation, en 1189, d'une tour attribuée à Philippe Auguste, qui intégra l'ouvrage dans son système défensif. Au XIIe siècle l'enceinte antique est remplacée par une nouvelle muraille, et à la fin des années 1180 ses structures sont progressivement remaniées, arasées ou remployées comme assises pour des monuments tels que la cathédrale Saint-Étienne, le palais ducal du Berry et le palais Jacques-Cœur. Les pierres constituant le rempart proviennent en grande partie de bâtiments antérieurs et certains blocs de fondation portent encore des bas-reliefs attribués au Haut-Empire. La muraille, de plan elliptique, comportait à l'origine trois portes monumentales — Porte de Lyon au sud, Porte de Gordaine à l'est et Porte d'Auron à l'ouest — auxquelles s'ajouta plus tard la « porte Neuve » ou porte de Saint-André au nord. L'enceinte est formée de courtines aux fondations massives et soubassements larges, séparées par une quarantaine à près de cinquante tours ; la longueur totale de l'ensemble est estimée dans les sources entre 2 100 et 2,5 km. Le parement alterne des moellons de calcaire soigneusement taillés en cubes et des rangées de briques, tandis que les soubassements, encastrés jusqu'à une profondeur d'environ 6 m, reposent sur des blocs non liés, réemplois d'édifices du Ier siècle ; la largeur des soubassements varie de 6 à 8 m. Contrairement à d'autres enceintes, le rempart antique ne semble pas avoir été doublé par un fossé extérieur. Les tours, larges de 10 à 10,5 m, sont intégrées aux courtines sans saillie interne ; leur niveau inférieur présente un espace interne d'environ 5 m de diamètre sans huisseries, tandis que le niveau supérieur offre une fenêtre de 2 m de hauteur sur 1 m de largeur. Chaque étage est couvert par des voûtes soutenues par des croisées d'ogives et les planchers ont vraisemblablement été en bois ; aucun indice matériel ne permet de préciser l'architecture des sommets défensifs (merlons, créneaux, parapets). L'une des tours rue Moyenne, de plan semi-circulaire, fut réemployée au Moyen Âge comme abside d'une église, et une tour répertoriée sous l'inventaire 44/18, construite en grand appareil avec pierres d'origines plus anciennes, fut détruite vers la fin du XVIIe siècle. Les pans de courtine mesurent environ 20 toises, soit près de 40 m, et dans la courtine de la rue des Trois Maillets a été retrouvé en 1974 un panneau mural fragmentaire attribué au Ier siècle représentant un personnage probablement Dionysos, entouré de thyrses, d'un calice et de motifs végétaux. Au XIIe siècle, lors de la construction du palais épiscopal par l'archevêque Pierre de La Châtre, la courtine comprise entre les tours n°4 et n°5 fut remplacée par une structure appareillée consolidée par des contreforts liés par de petits arcs en plein cintre, les soubassements antiques ayant toutefois été conservés. Un dessin de 1561 par l'enlumineur Joris Hoefnagel montre que le parement interne était maintenu par des chaînes horizontales de briques alternant avec des rangées de moellons. Les premières fouilles modernes furent menées à partir du milieu du XIXe siècle, après une découverte fortuite dans les caves du palais ducal, et furent initiées notamment par l'archéologue Jules Dumoutet. Dans les années 1980, après de nombreuses prospections archéologiques et d'importants travaux de restauration, le site fut transformé en promenade publique, permettant à la commune de sauvegarder les vestiges. La protection officielle de l'enceinte s'est effectuée par plusieurs classements au titre des monuments historiques entre 1882 et 1964, complétés en 1996 par l'inscription de portions de la muraille à l'inventaire supplémentaire.

Liens externes