Origine et histoire
Les vestiges dits « réservoirs d'aqueduc du Vallon d'Arches » constituent un ensemble hydraulique lié à l'aqueduc romain des Monts d'Or, qui alimentait la ville antique de Lugdunum et dont certaines structures ont été réutilisées et adaptées à des périodes postérieures. Situé à Saint‑Romain‑au‑Mont‑d'Or, le captage du vallon d'Arches est entièrement souterrain et s'étend sur plus de 150 mètres. Il comprend deux galeries de captage qui alimentent successivement une chambre supérieure puis une chambre inférieure, toutes deux accessibles et reliées par un canal souterrain. La chambre supérieure conserve, à sa base, des éléments d'époque antique : un mortier de tuileau caractéristique et des restes d'un parement en tegulae. La source captée par cet ensemble est toujours active, tandis que la partie inférieure apparaît fortement remaniée. L'exutoire actuel n'est plus connecté à l'aqueduc des Monts d'Or et alimente dorénavant le ruisseau du Vallon d'Arches. Selon Guy Jouvet, ce captage pourrait avoir été mis en service avant l'extension du canal jusqu'à Poleymieux‑au‑Mont‑d'Or, ce qui expliquerait la perte d'altitude notable observée sur ce tronçon. Pour Jeancolas, cet ouvrage, jugé en excellent état, est le seul bassin de captage visible pour les aqueducs lyonnais et l'un des rares exemples connus dans le monde romain. L'ensemble est protégé au titre des monuments historiques sous l'intitulé « réservoirs d'aqueduc du Vallon d'Arches » (inscription en 1991). Il bénéficie par ailleurs d'une protection urbanistique le long du tracé supposé de l'aqueduc, avec une bande de 50 mètres intégrée au plan local d'urbanisme et de l'habitat de la Métropole de Lyon, et des prescriptions de sondages ou de fouilles archéologiques en cas de travaux affectant le sous‑sol. Entre 1991 et 2007, huit opérations d'archéologie préventive ont été réalisées sur le tracé supposé de l'aqueduc des Monts d'Or. L'accès au captage du Vallon d'Arches est exceptionnellement proposé au public lors des Journées Européennes du Patrimoine et, depuis septembre 2025, la partie supérieure inaccessible au grand public fait l'objet d'une visite virtuelle. Ces vestiges forment un témoignage rare et précieux de l'ingénierie hydraulique romaine dans le paysage des Monts d'Or.