Restes des arènes gallo-romaines à Limoges en Haute-Vienne

Restes des arènes gallo-romaines

  • 87000 Limoges
Crédit photo : M. Fayette - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

Gallo-romain, 4e quart Ier siècle, IIe siècle

Patrimoine classé

Arènes gallo-romaines (restes) : inscription par arrêté du 3 octobre 1946

Origine et histoire

Les arènes de Limoges sont un amphithéâtre gallo‑romain érigé au IIe siècle à Augustoritum, l'actuelle Limoges. Leur plan est elliptique, 137 m de long sur 116 m de large, avec une arène de 64 × 48 m, ce qui en fait l'un des plus grands monuments de Gaule romaine. La capacité est estimée entre 20 000 et 25 000 spectateurs. La construction est généralement attribuée à la dynastie des Antonins, certains évoquant toutefois une datation sous le règne de Trajan. L'édifice se situe à 1 500 m au nord de la Vienne, sur la hauteur qui constituait le point culminant de l'agglomération antique, au nord‑ouest de la ville et à l'extrémité nord du cardo maximus, à la croisée de la voie de Lyon à Saintes (Via Agrippa) et de la route vers Poitiers. Augustoritum disposait ainsi exceptionnellement, pour l'époque, d'un amphithéâtre et d'un théâtre, respectivement aux deux extrémités du cardo.

Pendant le Haut Moyen Âge et l'époque médiévale, l'amphithéâtre a été utilisé comme carrière : des pierres ont servi à construire des bâtiments et des églises, et, d'après la tradition, Louis le Débonnaire aurait autorisé les moines de Saint‑Martial à prélever des matériaux pour leur couvent, amorçant la démolition du monument. Complètement en ruines au XVe siècle, ses vestiges ont ensuite été partiellement arasés et remblayés pour former le jardin d'Orsay, à la suite d'un nivellement opéré au début du XVIIIe siècle. Le site a servi de refuge, de lieu de prédication et même d'exécutions à différentes époques. Des travaux de rénovation au XXe siècle ont permis la découverte de vestiges ; ceux-ci ont été classés au titre des monuments historiques en 1968. Des éléments de galeries mises au jour en 1982 ont ensuite été étudiés, puis tous les vestiges visibles ont été réenfouis en 1998 pour mieux les préserver.

L'amphithéâtre, de type à structure creuse, présente un plan comparable à celui de l'amphithéâtre de Nîmes, prolongé d'une galerie intérieure. Il comportait vraisemblablement deux niveaux de 64 arcades en façade, éventuellement surmontés d'une attique. Les spectateurs accédaient aux niveaux inférieurs de la cavea par quatorze entrées au niveau de la galerie du rez‑de‑chaussée ; des escaliers conduisaient à la galerie supérieure desservant la partie haute de la cavea. Les murs sont parementés en petit appareil de moellons de migmatite, de gneiss ou de granite, avec joints en relief et blocage intérieur de pierres noyées dans du mortier ; aucune terre cuite architecturale n’a été employée et les blocs de grand appareil semblent avoir été réservés aux escaliers internes et peut‑être aux corniches. Aucun gradin n’a été conservé : soit il s’agissait de gradins en bois sur charpente, détruits avec le temps, soit de gradins en pierre intégralement récupérés et remployés ailleurs. Certains vestiges enfouis, comme piliers et pilastres, subsistent sur une hauteur d’environ 2 m, tandis que le niveau de l’arène se trouve à 5,30 m sous la surface du jardin d'Orsay.

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