Restes du prieuré de Saint-Orens dans le Gers

Restes du prieuré de Saint-Orens

  • 32000 Auch
Restes du prieuré de Saint-Orens
Restes du prieuré de Saint-Orens
Restes du prieuré de Saint-Orens
Restes du prieuré de Saint-Orens
Restes du prieuré de Saint-Orens
Crédit photo : Augusta Auscorum - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

XIVe siècle

Patrimoine classé

Les trois travées voûtées et la tour : inscription par arrêté du 30 mai 1947

Origine et histoire

Les restes du prieuré de Saint-Orens, à Auch, se réduisent aujourd'hui à trois travées voûtées sur croisées d'ogives de la chapelle prieurale et à une imposante tour carrée percée de fenêtres à croisillons et coiffée d'une bretèche, peut‑être ancienne latrine. Le prieuré se situe dans la basse ville, sur la rive gauche du Gers, entre le pont du Prieuré et le pont de la Treille ; son emprise historique occupait l'îlot délimité aujourd'hui par le boulevard Sadi‑Carnot, les rues Gilbert Brégail, Diderot et Viala et, avant la création de la route nationale, allait jusqu'aux rives du Gers. L'histoire liturgique du lieu commence plus en amont : un lieu de culte paléo‑chrétien appelé Saint‑Jean‑de‑l'Aubépine, établi aux premiers siècles du christianisme, devint le siège des premiers évêques et prit, au Ve siècle, le nom de Saint‑Orens. Une abbaye bénédictine fut fondée en 960 ; rattachée à Cluny en 1068, elle fut transformée en prieuré clunisien et son église prieurale fut consacrée en 1075. Les moines de Saint‑Orens développèrent une vie intellectuelle et artistique notable : scriptorium, enluminures, notation musicale et décor sculpté de facture clunisienne témoignent d'une activité soutenue. La vaste phase de reconstruction médiévale, engagée notamment sous l'égide de Bernard‑le‑Louche, donna au monastère un cloître, des bâtiments conventuels et une église abbatiale dotée d'un transept et de chapelles absidiales, ainsi qu'une nécropole riche en sarcophages. Parmi ces tombeaux figuraient ceux de saints et de seigneurs locaux, décrits avec soin par des auteurs anciens avant leur démolition au moment des transformations du début du XIXe siècle. Le prieuré connut aussi des tensions avec le clergé de la cathédrale au sujet des droits de sépulture ; ces querelles aboutirent à des décisions pontificales, à l'ouverture d'un nouveau cimetière et à des épisodes d'affrontement rapportés par les chroniqueurs. Les religieux furent sécularisés au XVIIIe siècle ; après la Révolution, les Ursulines occupèrent les lieux et la commune acquit plus tard les bâtiments subsistants, qui furent inscrits à l'inventaire des monuments historiques par arrêté du 30 mai 1947. Le site a accueilli successivement des écoles et des établissements scolaires ; il a également subi des dommages, notamment lors des inondations de 1977 en Gascogne, et se trouve actuellement à l'abandon en attente des travaux de conservation. Les vestiges visibles illustrent la complexité d'un ensemble monastique ancien marqué par une longue histoire religieuse, artistique et sociale au cœur d'Auch.

Liens externes