Origine et histoire
La roche gravée de Moho est un pétroglyphe amérindien situé dans la ravine Moho, près du Quartier-d'Orléans à Saint-Martin (Antilles françaises). Le site comprend trois blocs, dont le principal — un bloc de diorite grise — est désigné sous ce nom. Ce rocher allongé, d’environ 2,5 m de long sur 1,5 m de hauteur, porte 80 cupules, disposées sur toutes ses faces et de tailles et profondeurs variables. Ces cupules forment des motifs abstraits et des visages très simplifiés, parfois soulignés par un sillon dessinant un contour ; les gravures semblent avoir été réalisées par piquetage à l’aide d’un outil en pierre. Le sommet du bloc présente trois grandes cavités coniques à fond hémisphérique, dont deux sont jointives ; la surface de ces creux est régulière et polie, leur fonction exacte restant inconnue mais ils ont pu servir de polissoirs pour la fabrication de haches en pierre. À cinq mètres en amont se trouve un deuxième bloc, en tuffite, portant une cavité semblable à celles du sommet de la roche principale. En périphérie du site ont été récoltés des tessons de céramique coloniale, probablement liés à la présence de la source captée par le puits voisin, ainsi que de rares tessons précolombiens susceptibles d’être associés à la roche gravée ; des lames de hache ont aussi été découvertes dans le lit de la ravine. Le pétroglyphe de Moho est l’une des roches gravées connues de Saint-Martin et il a été recensé dans les années 1980. Une étude archéologique conduite en 2008 pour le compte de la DAC de Guadeloupe visait à proposer leur protection dans le cadre de l’UNESCO. Le rocher et son terrain d’assiette ont été inscrits au titre des monuments historiques, puis classés le 6 novembre 2012. En amont de la roche se trouve un puits daté du 22 août 1922, encore utilisé aujourd’hui. Des études sur l’art rupestre des Petites Antilles montrent que les visages stylisés figurent parmi les motifs les plus répandus dans l’archipel.