Origine et histoire de la Rotonde ferroviaire
La rotonde du dépôt de locomotives de Chambéry, dite remise ferroviaire SNCF, a été édifiée pour la Compagnie du PLM au début du XXe siècle afin de répondre au trafic croissant autour de la ville. Selon les sources, sa construction s’étend entre 1906 et 1910 (certains textes indiquent 1908–1910); son diamètre est d’environ 108 mètres, parfois mentionné à 110 mètres, et elle peut abriter jusqu’à 72 locomotives sur 36 voies. Réalisée par la Société des Fonderies et Ateliers de Fourchambault, elle repose sur une ossature métallique soutenue par dix‑huit piliers, fermée par un mur extérieur en pierre et couronnée d’un lanterneau arrondi. La charpente métallique, montée selon une technique apparentée à celle d’Eiffel, est articulée à sa base et s’appuie sur des fondations sur pieux de bois adaptées aux sols marécageux de Chambéry. La rotonde est implantée à environ 500 mètres au nord‑ouest de la gare de Chambéry‑Challes‑les‑Eaux et fait partie d’un ensemble de dépôt comprenant ateliers, remises, faisceaux, voies de garage et bureaux. Son environnement mêle zones industrielles et commerciales, quartiers d’habitation historiques et espaces naturels proches comme la colline de la Boisse et la Leysse. Après avoir été relativement épargnée par le bombardement du 26 mai 1944, elle n’a pas connu de transformations majeures avant une rénovation complète engagée dans les années 2000. Lors de ces travaux, la toiture annulaire et la coupole centrale ont été refaites; la réfection du lanternon vitré a bénéficié d’un soutien financier du Conseil général de la Savoie et d’opérations locales de rénovation. La structure métallique, fortement dégradée par l’âge et la corrosion, a été remplacée à l’identique avec des assemblages par rivetage à chaud, respectant la méthode d’origine qui requiert un savoir‑faire particulier. Ces interventions, lourdes et techniques, ont été menées jusqu’à l’achèvement des travaux en 2011. Un Centre d’interprétation de l’architecture et du patrimoine (CIAP) de 800 m² a été inauguré en septembre 2014 au sein du Technicentre pour valoriser l’édifice et son histoire industrielle. La rotonde est inscrite au titre des monuments historiques depuis le 28 décembre 1984 et a reçu le label « Patrimoine du XXe siècle » en septembre 2005. Elle figure parmi les deux rotondes en France entièrement fermées à 360° et conservant leur coupole centrale, l’autre étant la rotonde de Mohon; la rotonde d’Avignon, bien que circulaire, ne possède pas de coupole centrale. Le dépôt a accueilli, au fil du temps et lors d’expositions, des locomotives anciennes de la Maurienne — notamment 2BB2 3200 et 3300, 2CC2 3400, 1ABBA1 3500 et 3600, 1CC1 3700 et 3800, 1C 1001, BB 1‑80, CC 7100 et CC 6500 — ainsi que des engins plus récents comme des BB 22200, BB 25200, BB 26000, BB 8500, BB 25150, BB 36000 et BB 36200‑300. Lors des journées du patrimoine et d’expositions organisées dans les années 2000, la rotonde a présenté du matériel restauré, des ateliers et des animations, attirant plusieurs milliers de visiteurs. Des visites commentées sont régulièrement proposées par les guides‑conférenciers du service Ville d’art et d’histoire de Chambéry.